Politique

Partis politiques: une « aubaine » nommée Covid-19

Depuis le début de la crise, l’information officielle sur le Covid-19 est relayée par les partis politiques sur Internet et des messages de sensibilisation sont adressés aux citoyens. Des services d’accompagnement sont aussi proposés.

Le Rassemblement national des indépendants, par exemple, a lancé un site dédié à l’orientation des Marocains en ces circonstances particulières, «irchadcovid19.ma». Cette plateforme, gérée par l’organisation nationale des professionnels de santé du parti de la colombe, permet aux citoyens de communiquer directement avec les médecins de leurs régions.

Les partis politiques semblent plus que jamais mobilisés pour la facilitation de l’accès à l’information en diffusant l’actualité liée à la situation nationale. «C’est le moment ou jamais, pour l’ensemble des partis politiques, de se réconcilier avec les citoyens et de rattraper le temps perdu en matière d’encadrement», souligne un député blanchi sous le harnais.

Accès aux médias publics
Les médias audiovisuels publics sont appelés à ouvrir la porte aux acteurs politiques pour participer aux journaux d’information et aux débats autour de cette pandémie. C’est ce qu’a demandé, lundi dernier, Mostafa Ibrahimi, président du groupe parlementaire du PJD à la Chambre des représentants, lors de la réunion de la commission parlementaire de l’Intérieur, des collectivités territoriales, de l’habitat et de la politique de la ville avec le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit.

Il est en effet grand temps de miser sur les émissions-débats pour expliquer aux citoyens l’évolution de la situation, la portée des mesures et procédures prises par les autorités publiques et l’impact économique et social du Covid-19 sur le Maroc.

Certains chefs de file des partis politiques n’ont pas attendu l’accès aux médias publics pour s’adresser directement aux citoyens. C’est le cas du secrétaire général du parti de la balance, Nizar Baraka, et de celui du PAM, Abdellatif Ouahbi, qui ont diffusé des messages vidéo de sensibilisation.

Par ailleurs, les partis politiques, du moins certains d’entre eux, adaptent leurs actions à la nouvelle situation. C’est ainsi, à titre d’exemple, que les réunions hebdomadaires des bureaux politiques se tiennent à distance. Les organisations parallèles sont aussi tenues d’être sur le pied de guerre. L’heure est à l’innovation et à l’adaptation des règlements intérieurs à la conjoncture actuelle.

À ce titre, le secrétariat général du PJD entend réviser le cadre de travail de ses instances parallèles pour adapter les programmes et les activités du parti avec la nouvelle situation relative à la pandémie du Covid-19. L’objectif est de poursuivre les activités partisanes et la mission d’encadrement à travers tous les moyens possibles permis en cette conjoncture. Le PPS, quant à lui, a mis en place un plan de crise, comme le souligne Karim Taj, membre du bureau politique du parti.

Outre les réunions hebdomadaires à distance du bureau politique, cette instance décisionnelle est constamment en contact via WhatsApp. Avant la décision du confinement, la direction du parti du livre avait diffusé une note en interne pour demander aux sections du parti de suspendre toutes les activités nécessitant la présence physique des citoyens et militants et d’opter pour la communication digitale, notamment les actions s’inscrivant dans le cadre de la mobilisation et de la sensibilisation contre le coronavirus.

«Il s’agit d’organiser l’action du parti via les techniques de vidéoconférence et live streaming et d’utiliser toutes les applications de la communication digitale», relève le jeune dirigeant progressiste.

Il faut dire que c’est l’occasion de développer la communication digitale des partis politiques qui ont du mal, en temps normal, à recruter des partisans sur les plateformes numériques, selon les observateurs. D’aucuns soulignent que c’est à travers le renforcement de la mission d’encadrement que les formations partisanes peuvent se rapprocher des citoyens et colmater les brèches du pont de communication entre l’échiquier politique et les électeurs.

La mission d’encadrement, précisons-le, est une prérogative dictée par la Constitution et la loi organique relative aux partis politiques qui n’est visiblement pas érigée en priorité par les instances décisionnelles de la plupart des partis politiques.

En témoignent les résultats des dernières élections législatives, qui interpellent les formations politiques sur leur capacité à mobiliser les citoyens et sur leur image écornée auprès de l’opinion publique. Politiciens et observateurs ont abouti au même constat: sur l’ensemble des partis politiques que compte le Maroc, peu d’entre eux accomplissent la mission d’encadrement qui leur est dévolue constitutionnellement, juridiquement et moralement. Cette conjoncture inédite peut contribuer, ne serait-ce que légèrement, à inverser cette tendance. Et le comme dit le proverbe: «à quelque chose, malheur est bon» !


Les partis unis autour de la même cause

Fini les passe d’armes entre les partis politiques. Majorité et opposition ont resserré leurs rangs et parlent de la même voix en cette conjoncture inédite, comme en atteste le dernier communiqué commun des partis politiques représentés au Parlement, dénonçant les rassemblements nocturnes du samedi 21 mars et appelant les Marocains à s’en tenir aux directives des autorités sanitaires. À cela s’ajoute la décision commune des deux chambres du Parlement de faire don d’un mois de rémunérations au fonds spécial destiné à la lutte contre les répercussions du Covid-19.


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