Politique

Gestion de la crise sanitaire: Ce que proposent les députés à El Otmani

L’opposition a décidé d’arrondir les angles et de soutenir le gouvernement durant cette conjoncture, comme en attestent les interventions des députés des groupes parlementaires du PAM, de l’Istiqlal et du PPS à la chambre basse, lors de la première séance mensuelle consacrée à la politique générale en cette session printanière. Mais il ne s’agit pas pour autant d’un chèque à blanc. Le gouvernement est appelé à se concerter avec l’institution législative sur certaines questions stratégiques comme le dossier de la réduction des dépenses publiques qui doit absolument être discuté au sein du Parlement.

À ce titre, le chef de gouvernement est on ne peut plus clair: il n’a pas encore été décidé de réduire les dépenses publiques, mais il est logique que ces dépenses soient orientées vers les secteurs prioritaires en cette période de crise, pour reprendre son expression. L’Exécutif est appelé aussi à davantage de transparence quant aux mesures à caractère économique en vue de rassurer les opérateurs économiques et leur donner une certaine visibilité sur l’après-crise. L’élaboration d’un plan de relance économique dès à présent s’impose, selon certains députés. S’il s’avère aujourd’hui difficile de préparer une loi de Finances rectificative, comme l’a déjà expliqué aux députés le ministre de l’Économie et des finances, les scénarios de relance de l’économie nationale doivent d’ores et déjà être clairs afin de s’en sortir avec le minimum de dégâts, surtout en ce qui concerne les secteurs les plus touchés par la crise.

L’agriculture doit aussi être considérée comme une priorité en cette conjoncture spéciale, marquée également par les aléas de la sécheresse. C’est l’un des secteurs qui sera passé au crible par les parlementaires des deux chambres tant en commissions qu’en séances de questions orales. Les discussions entamées en mars dernier en commission sur le soutien du secteur agricole et le plan de lutte contre les effets de la sécheresse devront être approfondies. L’heure est à la mobilisation collective. Toutes les parties concernées doivent jouer pleinement leur rôle pour faire face à cette crise. À commencer par les banques, dont les procédures, en ces temps difficiles, ont été pointées du doigt au sein de l’hémicycle. La simplification des procédures d’accès au financement s’avère nécessaire «pour que les mesures décidées par les autorités publiques ne soient pas vidées de leur substance».

Au niveau social, personne ne doit être laissé pour compte surtout si le confinement se prolonge, d’après les députés. Il faut en effet penser aux catégories qui n’ont pas encore été ciblées par les mesures de soutien social.

À cet égard, le retard dans la mise en place du Registre social unifié a été une nouvelle fois soulevé par le chef du groupe parlementaire du Rassemblement constitutionnel, Taoufik Kamil. Le texte qui est, rappelons-le, entre les mains des conseillers ne devrait sortir qu’après les élections législatives de 2021, selon les prévisions initiales du ministère de l’Intérieur, afin «d’éviter toute exploitation politicienne du dossier», dit-on.

La crise actuelle va-t-elle accélérer le processus de son adoption? Le chef de gouvernement a émis le souhait que ce registre voie prochainement le jour. À cela s’ajoute la nécessité de bien gérer le dossier des Marocains bloqués à l’étranger à cause de la fermeture des frontières. Le ministère des Affaires étrangères est appelé à leur trouver rapidement des solutions, à l’instar de ce qu’ont fait plusieurs pays pour leurs citoyens qui se sont retrouvés dans la même situation.

Par ailleurs, les députés ont été unanimes sur la nécessité d’ériger en priorité trois secteurs stratégiques dans le cadre des réformes des politiques publiques: la santé, l’enseignement et l’emploi. L’expérience actuelle démontre que la révision des stratégies de ces trois secteurs s’impose. À cet égard, le financement est un élément clé pour atteindre les objectifs escomptés.


Multiplier les tests de dépistage

La multiplication des tests de dépistage du Covid-19 s’impose au Maroc. Les députés sont quasi-unanimes sur la nécessité pour le Maroc de mener une stratégie offensive en la matière afin de vaincre le virus. Le dépistage est en effet un outil majeur de lutte contre l’épidémie. L’Organisation mondiale de la santé recommande les tests massifs afin de contenir la pandémie. Alors que dans plusieurs pays, des dizaines de milliers de tests sont effectués quotidiennement, le Maroc n’en fait que quelques dizaines par jour. On s’attend au renforcement du dépistage au cours des prochains jours grâce à l’achat de 100.000 équipements de prise d’échantillons et de 100.000 équipements de dépistage.


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