Emploi des jeunes : les députés verrouillent le dispositif d’insertion
La durée de l’exonération de l’IR a été rallongée à 36 mois pour les demandeurs d’emploi ayant moins de 35 ans. L’intégration des jeunes diplômés se fera à un coût moindre pour les recrutements réalisés à partir de janvier 2021.
Des sujets qui promettent de focaliser l’attention durant les débats sur le projet de loi de Finances (PLF), à la deuxième Chambre du Parlement. Il y figurera indéniablement celui portant sur le dispositif étatique pour la lutte contre le chômage des jeunes diplômés. Les conseillers auront à entériner les amendements qui ont été opérés par les députés, dans l’optique de permettre l’encouragement du recrutement de cette catégorie de la population. Les données finales du rapport parlementaire accompagnant le PLF valident la généralisation de l’exonération de l’IR durant les 24 premiers mois de recrutement, à partir de l’année 2021, conditionnée par la signature de Contrat à durée indéterminée (CDI) avec le jeune recruté. Un amendement a été apporté à ce point, et consiste à rallonger la période de recrutement à 36 mois, en guise de garde-fou supplémentaire contre la précarité. Les dispositions actuelles montrent que l’exonération concerne l’IR prélevé sur une base salariale de 10.000 DH pour les entreprises créées entre janvier 2015 et décembre 2022. «Cette exonération sera accordée en contrepartie du respect des conditions imposées, essentiellement l’engagement des entreprises à recruter durant les deux premières années d’exercice», précise ledit rapport parlementaire. «Pour encourager les jeunes en situation de chômage à travailler, quelle que soit la date de création de l’entreprise, l’État devra appliquer l’exonération sur les salaires versés à des jeunes qui ont moins de 30 ans durant leur premier emploi, et cela pour 24 mois», selon les données finales du rapport parlementaire.
Quel bilan du plan exécutif de l’emploi
Les principaux indicateurs montrent que durant ses deux années de mise en œuvre, le taux d’exécution du plan exécutif, relatif aux jeunes, a avoisiné les 42%, avec plus de 500.000 emplois créés, dont 140.000 dans le secteur public et 341.756 salariés intégrés dans le privé. À noter que le plan gouvernemental pour l’emploi des jeunes diplômés s’appuiera, durant l’année 2021, sur les secteurs de l’enseignement, la santé et les projets d’infrastructures lancés par les établissements publics en vue de redonner confiance aux jeunes licenciés. Le plan d’action de 2021 devra aussi tenir compte des pistes qui seront préconisées par le comité de veille en matière d’emploi. Cet organisme a, en effet, un rôle crucial à remplir pour apporter les correctifs nécessaires au dispositif prévu par le plan national et en vue de redresser l’offre du marché du travail. Pour l’ensemble du dispositif prévu par le programme national, le bilan gouvernemental révèle une forte insertion des jeunes chercheurs d’emplois dans les divers programmes du plan national, avec un chiffre qui atteint 287.000. Si la moyenne annuelle de création nette d’emplois s’est également améliorée durant les deux dernières années, les grands indicateurs du bilan indiquent en effet que la tranche d’âge allant jusqu’à 24 ans a été la principale bénéficiaire des mesures incitatives mises en place par le gouvernement pour faciliter l’intégration des jeunes. Il faut dire également que le secteur des services reste le principal employeur durant les trois dernières années, avec plus de 435.000 emplois créés dans le secteur tertiaire, ce qui a porté la moyenne annuelle nette de création d’emplois à plus de 120 par an. Enfin, au niveau régional, on dénombre actuellement 9 régions ayant entamé l’élaboration de leurs plans régionaux d’emploi, qui reposent sur l’amélioration de l’employabilité, le renforcement de l’auto-emploi et le suivi du marché régional du travail.
Younes Bennajah / Les Inspirations Éco