Politique

Élections. Ce qui change à la Chambre des conseillers

Hormis les résultats du PJD qui a décroché trois sièges, grâce à l’appui des électeurs d’autres couleurs politiques, le verdict des élections de la Chambre des conseillers était prévisible.

Le RNI a fait un saut de grenouille. Ses deux alliés à la coalition gouvernementale ont aussi occupé les premières marches du podium, bien qu’ils aient perdu quelques sièges par rapport à 2015.

Le verdict des urnes est tombé, sans grandes surprises. Comme attendu, le Rassemblement national des indépendants, arrivé premier aux élections communales et régionales, a raflé la mise en décrochant 27 sièges, soit 37,5 % des sièges consacrés aux collectivités territoriales et 22,5 % du total des 120 sièges de la Chambre haute.

Un saut de grenouille par rapport aux élections de 2015 qui n’avaient permis au RNI d’obtenir que huit sièges, soit seulement un pourcentage de 6,6 %.

Le parti de Aziz Akhannouch est suivi de son allié à la majorité gouvernementale, le parti Authenticité et modernité, qui dispose désormais de 19 parlementaires à la deuxième Chambre, soit un taux de 15,83 %.

Le PAM a fait moins bien qu’en 2015 en perdant 4 sièges par rapport au mandat précédent. Le troisième allié gouvernemental, le Parti de l’Istiqlal, y a perdu aussi des plumes, en occupant la troisième marche du podium avec 17 sièges, soit un taux de 14,16 %, alors qu’en 2015, les héritiers de Allal El Fassi avaient été en tête de peloton avec 24 sièges (20 %).

Les rangs du groupe parlementaire de l’Istiqlal devront se renforcer avec les six conseillers de son bras syndical, l’Union générale des travailleurs du Maroc. L’UGTM a cette fois-ci la possibilité de constituer un groupe parlementaire.

Selon une source interne, cette question sera bientôt tranchée, mais tout porte à croire que les parlementaires syndicalistes de l’UGTM unifieront leurs forces avec leurs collègues de l’Istiqlal.Ainsi, les trois formations de la coalition gouvernementale disposent d’une majorité confortable au sein de l’institution législative, avec un taux de 68,1 % à la Chambre basse et de 52,5 % à la Chambre haute.

Ce taux atteint 60 % en comptant les conseillers de l’UGTM. On s’achemine à ce que, cette fois-ci, le perchoir de la Chambre des conseillers soit détenu par un parlementaire de la majorité gouvernementale contrairement aux précédentes législatures.

Le futur gouvernement aura peu de difficultés à passer les projets de loi, compte tenu du poids numérique des parlementaires de la coalition gouvernementale qui le soutiendront aussi au niveau du contrôle parlementaire.

Le PPS bredouille
Quant à l’opposition, son rôle consistera à animer le débat parlementaire. Seuls deux partis politiques de l’opposition pourront constituer un groupe parlementaire à la Chambre des conseillers : le Mouvement populaire qui a décroché 12 sièges, contre 10 en 2015, et l’Union socialiste des forces populaires qui a aussi amélioré son score avec huit sièges, contre cinq en 2015.

Le Parti de la justice et du développement, qui est parvenu à gagner trois sièges, ne pourra pas former un groupe parlementaire même en comptant sur les deux parlementaires de son bras syndical, l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM). Il faut au moins six conseillers pour former un groupe parlementaire.

Le PJD, précisons-le, a pu obtenir ses sièges grâce au vote des grands électeurs d’autres partis politiques, particulièrement le RNI. S’agit-il d’un manque de discipline des électeurs ou d’une solidarité politique «voulue» ?

Certains analystes parlent de «bienfaisance politique» pour ne pas asphyxier le parti de la lampe. Le résultat est jugé incompréhensible par certains militants et caciques du PJD, d’autant plus que le parti n’a pas annoncé une quelconque alliance lui permettant l’appui des électeurs d’autres partis politiques.

Certaines voix au sein du parti appellent à refuser ces trois sièges pour donner du sens à la politique et ne pas approfondir davantage la crise de confiance dans l’échiquier politique. Par ailleurs, le verdict des urnes est un véritable coup de massue pour l’Union constitutionnelle, qui n’a obtenu que deux sièges, et pour le PPS, qui est sorti bredouille de ces élections.

L’UMT toujours en tête
S’agissant des représentants des syndicats, l’Union marocaine du travail est arrivée première sans surprises, avec huit sièges contre six en 2015.

L’UMT a, en effet, réussi à garder sa place de première centrale syndicale dans le résultat général des élections des représentants des salariés qui se sont déroulées en juin dernier, bien que son positionnement ait régressé au niveau du secteur privé au profit du syndicat de l’Istiqlal, qui a décroché la deuxième place, suivi de la Confédération démocratique du travail ( CDT) qui n’a obtenu que trois sièges, contre quatre lors du précédent mandat, puis de l’UNTM et enfin de la Fédération démocratique du travail qui n’a réussi à décrocher qu’un seul siège comme aux précédentes élections.

Le conseiller de la FDT rejoindra sûrement les rangs du groupe parlementaire de l’USFP. L’Organisation démocratique du travail (ODT), aile syndicale du PAM, n’est plus représentée au Parlement alors qu’elle disposait d’un siège à la Chambre des conseillers, lors du précédent mandat.

En ce qui concerne le groupe du patronat, trois parlementaires sortant sur huit ont pu rempiler : Abdelilah Hifdi, Neila Tazi et Abdelkrim Mehdi. Rappelons que la réforme des lois électorales a conforté la position du CGEM au sein de la Chambre des conseillers. Le principal changement vise à permettre aux organisations professionnelles des employeurs les plus représentatives de garder un groupe parlementaire au sein du Parlement.

Jihane Gattioui / Les Inspirations ÉCO


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