Politique

Économie et administration : Benchaâboun a du pain sur la planche

Les chantiers du ministre de l’Économie, des finances et de la réforme de l’administration, Mohamed Benchaâboun, au titre de l’année 2021 ne manquent pas. Beaucoup de dossiers sont sur la table de l’argentier du royaume, tant au niveau de l’économie et des finances que de la réforme de l’administration et de la gouvernance. Le point sur les chantiers phares…

Nombreux sont les chantiers qui doivent être gérés, voire finalisés, en 2021 par Mohamed Benchaâboun qui chapeaute trois départements stratégiques. Il apparaît clairement que le ministre de l’Économie, des finances et de la réforme de l’administration ne pourra pas faire aboutir toutes les réformes en 2021, à commencer par la réforme de la retraite qui ne verra pas le bout du tunnel au cours de ce mandat gouvernemental, contrairement aux attentes. La priorité est plutôt donnée au démarrage de la généralisation de la couverture médicale, à partir de janvier prochain.

Benchaâboun et ses équipes sont en train de mettre les petits plats dans les grands pour mener à bien ce chantier dont le coût global est évalué à 14 MMDH, dont 5 MMDH seront mobilisés à partir des cotisations. En 2021, la participation de l’État est de 4,2 MMDH sur une enveloppe de 8,46 MMDH. Ce chantier devra être mené parallèlement à celui de la réforme du secteur public afin de pouvoir relever le grand défi de la relance économique. C’est dans ce cadre que s’inscrit la mise en œuvre du Fonds Mohammed VI pour l’investissement et de l’Agence nationale en charge de la gestion des participations de l’État, qui devront être opérationnels dès le début de l’année prochaine. Benchaâboun est aussi très attendu sur le dossier de la simplification des procédures administratives et de la digitalisation qui permettra non seulement de réconcilier les citoyens avec l’administration, mais aussi d’encourager les investissements en facilitant la tâche aux entreprises. C’est l’une des priorités du ministre de l’Économie et des finances. Pour financer cette réforme, une enveloppe additionnelle de 120 MDH sera débloquée en 2021. Après l’adoption de la loi relative à la simplification des procédures et des formalités administratives, l’heure est à la mobilisation sur le terrain en vue d’instaurer, enfin, un changement radical au sein de l’administration à travers la mise en place de nouvelles règles permettant de normaliser l’administration et d’assurer la continuité des services rendus aux usagers. En mars 2021, toutes les procédures administratives devront être répertoriées et publiées en ligne, selon Benchaâboun. Ce projet est développé en concertation avec le ministère de l’Intérieur ; il concerne toutes les administrations chargées de rendre des services aux usagers, citoyens et entreprises : administrations publiques, établissements publics, personnes morales régies par le droit public, organismes chargés de missions de service public ainsi que les collectivités territoriales, leurs communautés et leurs instances.

S’agissant de la digitalisation, une étroite coordination est en vue avec l’Agence du développement du digital afin de mettre en œuvre ce chantier au cours des prochains mois dans nombre de secteurs.

Cette réforme doit aller de pair avec la mise en œuvre effective de la déconcentration administrative qui accuse un retard abyssal, même si l’ensemble des schémas directeurs ont été adoptés et approuvés par la commission ministérielle de la déconcentration administrative. Jusque-là, aucune avancée n’a été enregistrée au niveau de l’implémentation de la déconcentration aux niveaux régional et provincial. Il reste à revoir l’organisation des secteurs ministériels et à veiller au renforcement des ressources humaines et financières. Le dossier du regroupement des administrations en pôles régionaux de compétence est toujours en stand-by à cause de considérations politiques. Il reste moins d’un an pour finaliser le dossier législatif et pouvoir enfin procéder à la refonte des tâches et entamer le transfert des compétences tel que prévu par les schémas directeurs des différents ministères.

Selon nos informations, les projets de loi sont déjà listés, et il reste à les introduire le plus tôt possible dans le circuit législatif. C’est une procédure qui peut se révéler très longue car il faut passer par les deux Chambres du Parlement. Le dossier est certes chapeauté par le chef du gouvernement, mais une grande responsabilité incombe également à Benchaâboun en tant que chef du département de la Réforme de l’administration. Le ministre des Finances devra aussi veiller à la poursuite de la procédure d’adoption de la Charte des services publics. Ce texte de la plus haute importance est toujours entre les mains de la Commission de la justice de la Chambre des conseillers qui a finalisé son examen en juillet, mais sans passer à l’étape de l’adoption. Ce projet, rappelons-le, a franchi le cap de la Chambre des représentants en février dernier. Sur le dossier de la lutte contre la corruption, il est prévu d’élaborer un projet de loi sur la déclaration du patrimoine afin de verrouiller le système. Il faut dire que plusieurs dysfonctionnements minent encore cette disposition qui nécessite d’être amendée. Le renforcement des bases de l’exemplarité de l’État n’est pas en reste. Il s’agit, entre autres, de la réduction des délais de paiement qui connaît, certes, une amélioration notable au cours des dernières années, mais qui nécessite des efforts supplémentaires. Il reste à plancher sur les paiements interentreprises qui demeurent en deçà des aspirations. Un texte est déjà ficelé pour combler le vide juridique en la matière et instaurer des sanctions. Mais visiblement, Benchaâboun préfère ne pas se précipiter sur ce dossier qui doit encore être passé au crible avant de prendre une décision finale. Le responsable gouvernemental est appelé également à mener à bien le programme «Intelaka» qui a piétiné cette année en raison des répercussions de la crise sanitaire. Benchaâboun s’attend à l’accélération de la cadence d’accompagnement des bénéficiaires de ce programme en 2021. Le défi, selon lui, est de pouvoir financer des projets viables, même ceux qui ne disposent pas de fonds propres. L’espoir est de parvenir à la création de 30.000 à 40.000 entreprises financées par le programme Intelaka. Chacune devrait créer en moyenne entre deux et trois emplois.

Affaires générales et gouvernance : les mesures en vue

Au niveau de la réforme du système de compensation, Benchaâboun entend se pencher sur la rationalisation du coût des subventions en révisant les structures de prix des matières subventionnées, et amorcer la réforme progressive des subventions destinées à certains types de sucre. Concernant la réglementation des prix, la révision de certains textes juridiques sectoriels (médicaments, tabac…) est en vue en 2021. Sur le volet de l’activation de la politique de concurrence, il sera procédé au suivi de l’examen des opérations de concentration économique soumises au gouvernement. Des enquêtes de terrain seront aussi menées sur les pratiques anticoncurrentielles au niveau local. S’agissant du système de veille relatif aux évolutions des prix, on vise à améliorer les performances du système actuel par la création d’un observatoire national des prix qui permet l’élaboration de rapports périodiques sur l’état des marchés et de tableaux de bord périodiques sur les prix, afin de proposer des mesures proactives pour contrôler les prix et assurer l’approvisionnement normal des marchés.

Jihane Gattioui / Les Inspirations Éco


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