Politique

Climat d’investissement : l’État en quête de visibilité

Atteindre près de 15 MMDH d’investissements est l’objectif fixé pour la Commission nationale des investissements en 2021. La grande priorité sera l’exécution des engagements pris par les sociétés qui ont déjà signé des conventions d’investissement.

La Commission des investissements doit s’attendre à une hausse de la cadence de ses travaux au cours de l’année 2021, en dépit de la conjoncture inédite que traversent divers pans de l’économie nationale. Le plan d’action de la prochaine année s’articule autour de plusieurs mécanismes qui seront déployés à travers les missions assignées à d’autres organismes, essentiellement l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE). L’objectif tracé pour la Commission des investissements est de l’ordre de 15 MMDH de valeur des projets, avec la création de 4.000 emplois directs. «Les modes d’intervention seront adaptés au contexte de la Covid-19, avec des réunions du comité technique du suivi, en fonction de la conclusion des conventions d’investissement», indique la feuille de route tracée par l’Exécutif. Concernant les visites de suivi qui seront effectuées, le plan d’action liste 9 secteurs prioritaires, dont le tourisme, le transport aérien, l’automobile, le textile, l’agroalimentaire, la restauration, l’audiovisuel, le commerce lié aux franchises. «Le programme des visites sera remodelé en vue de se focaliser sur les secteurs qui ont été impactés par la crise sanitaire, avec 60 entreprises qui sont programmées par le comité du suivi», souligne la même source. La grande priorité sera l’exécution des engagements pris par les sociétés qui ont déjà signé des conventions d’investissement, ainsi que la mise en œuvre des recommandations formulées par la commission pour la période 1996-2019. «Un rapport final sera élaboré et aura comme objet l’analyse du coût final et de l’impact réel des projets qui ont été achevés», précise la feuille de route tracée pour la Commission des investissements. Pour rappel, et jusqu’à juin 2020, la commission a approuvé 45 projets, pour une valeur de plus de 23 MMDH, dont 52% sont concentrés au niveau de la Région Casablanca-Settat.

Les principales priorités
Le plan d’action met en avant la continuité de l’application du contrat-programme, relatif au secteur de l’agroalimentaire, dans l’objectif de stimuler d’autres investissements durant la prochaine année. «Les entreprises du secteur seront encouragées pour l’usage des matières premières locales», indique la feuille de route tracée pour l’agroalimentaire, qui doit aussi se baser sur les programmes de partenariat entre le Maroc et l’ONUDI, et qui devrait s’étendre jusqu’en 2023. Durant les huit premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires à l’export de la filière agroalimentaire a baissé de plus de 3%, avec 20,9 MMDH enregistrés jusqu’au mois d’août. Pour le textile, l’État compte lancer une série de projets qui renforceront l’écosystème du textile et du cuir. En ligne de mire l’approbation d’autres projets situés dans la nouvelle zone industrielle «Casa-City-Shoes», qui devrait avoir un impact direct sur les opérateurs travaillant dans la filière des chaussures. À noter que le bilan provisoire de l’année 2020 montre que 26 projets d’investissement dans les divers secteurs ont bénéficié de l’accompagnement de l’État au sein de 8 régions.

Une place centrale pour les commissions régionales

Après l’adoption du décret d’application de la loi sur les CRI durant l’année 2020, c’est la finalisation du plan pluriannuel, ainsi que l’évaluation des budgets pluriannuels et des modalités de financement des programmes d’activité qui sont à l’ordre du jour. La révision des prérogatives des Centres régionaux d’investissement avance en effet selon une forte cadence. L’objectif est de synchroniser le dispositif prévu par la loi de Finances avec les actions qui seront confiées aux commissions régionales pour atténuer l’impact de la Covid-19 sur l’investissement. Le délai de traitement des dossiers d’investissement s’est aussi nettement amélioré, avec une moyenne de 29 jours en 2020, en comparaison avec le niveau enregistré durant les années précédentes qui dépassait les 100 jours. D’autres indicateurs d’amélioration sont à chercher au niveau des procédures de la prise de décision, et la garantie d’un examen intégré des dossiers dans un délai qui ne dépasse pas 30 jours. L’impact des schémas de déconcentration reste aussi crucial pour la commission, essentiellement au niveau de l’étude et de la délivrance des agréments nécessaires pour la concrétisation des projets.

Younes Bennajah / Les Inspirations Éco



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