Agadir. L’Istiqlal parie sur les disparités sociales et territoriales
Si le programme régional du Parti de la balance porte sur une économie résiliente face aux disparités sociales et territoriales, le programme communal, dédié à la circonscription d’Agadir, est basé sur un diagnostic territorial réalisé dans le cadre de l’enquête sur la qualité de vie à Agadir. Ce constat a permis de détecter six domaines d’intervention et 33 mesures applicables.
Alors que le Parti de l’Istiqlal (PI) a déjà présenté en interne son programme régional, sa coordination préfectorale, relevant d’Agadir, a dévoilé, lundi dernier, la composition de sa liste électorale dédiée à la circonscription d’Agadir, pour les élections communales. «Il y a presque deux mois, nous avons présenté notre programme, décliné au niveau régional.
Sa particularité, à l’échelon national, réside dans le fait qu’il a adopté, contrairement à plusieurs autres formations politiques, une approche ascendante qui a donné naissance à un programme global basé sur les feuilles de route régionales, établies par les experts du Parti», explique Jamal Diwany, coordinateur préfectoral du PI à Agadir, Ida Oudanane. Axé sur les spécificités de chaque préfecture et province, ce programme porte sur une économie résiliente face aux disparités sociales et territoriales, misant sur un développement durable et équitable.
Ce programme, dont les grandes lignes seront détaillées lors du démarrage de la campagne électorale, fait la part belle aux jeunes. En effet, la moyenne d’âge des candidats aux élections communales du Parti de la balance s’élève à 40 ans, alors que la proportion des jeunes (moins de 40 ans) ne dépasse pas les 60 %, pour les différentes listes déjà déposées. Concernant les femmes, il faut préciser que cette moyenne d’âge n’est que de 35 ans.
Investissements : Facteur déterminant en matière de génération d’emplois
«Concernant la sélection des candidats, elle a reposé sur la priorité réservée aux militants du Parti, sans faire appel à des compétences issues de l’extérieur de notre formation politique. La représentation est régie par trois critères majeurs, à savoir la discipline au sein des structures du Parti, la compétence et enfin le facteur proximité avec la population locale», précise Jamal Diwany, coordinateur préfectoral du PI à Agadir Ida Oudanane.
Lors de la présentation de leurs candidats, les représentants du Parti de la balance ont indiqué être conscients que la promotion de l’investissement, dans le cadre d’une stratégie globale, constitue un facteur déterminant en matière de création d’emplois au sein de la commune urbaine d’Agadir. «La loi organique relative aux communes a octroyé un ensemble d’attributions aux collectivités locales.
A cet égard, le PI est conscient que le ressort communal est, avant tout, un espace d’investissement qui peut soit être un incitateur à l’investissement ou un frein à l’acte d’investir», ajoute Jamal Diwany. En se référant au programme électoral du PI pour la circonscription d’Agadir, cette feuille de route est élaborée à partir d’un diagnostic territorial déjà réalisé par l’inspection préfectorale du parti de l’Istiqlal à Agadir-Ida Outanane. Il s’agit d’une enquête sur la qualité de vie à Agadir qui a concerné un échantillon de 10.872 habitants.
Six domaines d’intervention et 33 mesures
Si ce diagnostic a permis de détecter six domaines d’intervention, sa déclinaison réelle porte sur 33 mesures applicables, avec un plan de communication prévu pour sa vulgarisation. Dans le détail, 10 mesures seront orientées vers les services de proximité en faveur des citoyens de la ville, et 10 autres portent sur la gouvernance locale en faveur du citoyen et du développement local.
C’est la raison pour laquelle le PI porte l’ambition de réinventer le rôle de la Commune urbaine d’Agadir, en tant que noyau de développement économique et social, en y consacrant cinq mesures. Sept mesures seront dédiées au volet concernant l’équité territoriale entre les différents quartiers de la ville, alors que six autres actions seront orientées vers l’amélioration des services publics de proximité.
Le reste des mesures prévues concerne la maîtrise de l’extension urbaine, que connait actuellement la ville, ainsi que la protection de l’environnement. Dans le cadre de l’enquête sus-indiquée, 76,51% des personnes questionnées se déclarent mécontentes de leur qualité de vie contre seulement 23,49% qui ont exprimé leur satisfaction. Au total, l’enquête a traité 50 indicateurs déterminant la perception de la qualité de vie par les citoyens dans leur vécu quotidien. Ils sont essentiellement liés aux services communaux de proximité, la santé, l’enseignement, la sécurité, la propreté et l’éclairage public… L’enquête est arrivée à sept principales conclusions.
Résultats de l’enquête
Entre 84 et 90% des personnes sondées sont insatisfaites de la qualité de l’accueil réservé aux patients dans le cadre du service sanitaire, des délais de rendez-vous accordés par les établissements de santé ainsi que de la disponibilité tant des médicaments que de l’accès aux analyses médicales et à la radiologie. Autre sujet de mécontentement, le manque de disponibilité du corps médical et paramédical et la propreté douteuse des équipements hospitaliers.
Ce n’est pas tout, près de 80% des personnes interrogées ont exprimé leur insatisfaction quant à la qualité des formations dispensées par l’enseignement scolaire, universitaire et professionnel. S’agissant des services communaux, plus de 77% de l’échantillon ont affirmé leur mécontentement, notamment à l’égard des services de transport collectif et public (bus et taxis), le manque de fluidité des déplacements urbains et la mauvaise signalétique, en plus de la problématique des parkings et l’accessibilité des personnes à mobilité réduite.
Sont cités aussi, le manque d’hygiène, les défaillances de l’éclairage public, l’insuffisance et le mauvais entretien des espaces verts ainsi que la gestion, jugée mauvaise, du traitement des déchets ménagers. Viennent ensuite les griefs relatifs à la qualité de l’eau potable et sa disponibilité, la facturation de l’électricité, les services d’assainissement, et bien d’autres. Autre constat, qui résulte de ladite enquête, et qui n’est pas des moindres : 86% de l’échantillon ont exprimé leur insatisfaction vis à vis des services de sécurité et administratifs.
S’agissant du climat des affaires, de l’attractivité de l’investissement, de l’animation culturelle et sportive et de l’identité architecturale, le taux d’insatisfaction a atteint 81%. En ce qui concerne la réception et le traitement des plaintes des citoyens, l’enquête a conclu qu’ils ne sont guère à la hauteur des attentes, avec un taux d’insatisfaction élevé, frôlant les 90% pour les services publics, et un pourcentage encore plus élevé pour ce qui est des services communaux de la municipalité d’Agadir, avec un indicateur d’insatisfaction supérieur à 92%.
Yassines Saber / Les Inspirations ÉCO