Trump décerne les Prix de ses «Fake News Award»
Les Prix «Fake News » très controversés de Donald Trump ont été annoncés, hier mercredi, par le président des Etats-Unis himself.
C’est par un tweet provocateur que Trump a publié un lien dirigeant vers un site qui, ironie du sort, est resté inaccessible plusieurs minutes.
La liste inclut les cibles habituelles de Trump à savoir, CNN, le New York Times et le Washington Post. «2017 a été une année de partialité acharnée, de couverture médiatique malhonnête et même de fausses informations éhontées», pouvait-on lire en introduction de cette liste désignant les médias «les plus corrompus et les plus biaisés».
Donald Trump, dont les attaques contre les journalistes « malhonnêtes » sont quasi-quotidiennes, reproche en particulier à ces derniers d’accorder trop d’attention à l’enquête du procureur spécial Robert Mueller sur une éventuelle collusion de son équipe avec la Russie pendant la campagne.
Par ailleurs, la liste épingle également l’erreur d’un journaliste vétéran de la grande chaîne ABC, Brian Ross, qui a été suspendu pendant quatre semaines. Il avait rapporté à tort que Donald Trump avait donné pour instruction à son conseiller Michael Flynn de contacter des émissaires du Kremlin avant son élection en novembre 2016.
Il y a aussi du journalisme positif
Trump ne s’est pas empêché d’avouer l’existence d’excellents journalistes qu’il dit respecter, ainsi que de bonne nouvelles, «dont les Américains peuvent être fiers !». «A part certaines couvertures médiatiques très corrompues et malhonnêtes, il existe beaucoup d’excellents journalistes que je respecte et beaucoup de «bonnes nouvelles» dont les Américains peuvent être fiers !», a ajouté un peu plus tard le président américain.
Le site explique également que «l’économie a créé 2 millions d’emplois» depuis la prise de fonction de Donald Trump. 2,06 millions d’emplois ont effectivement été créés en 2017, contre 2,24 millions en 2016, la dernière année de la présidence Obama.
… et toujours de la controverse
Le fait de qualifier la presse en 2017 de «l’ennemi du peuple» par Trump à l’image de l’ancien dirigeant russe Joseph Staline «pour décrire ses ennemis», n’a pas laissé sans voix certains diplomates américains.
Jeff Flake par exemple, qui a annoncé qu’il ne se représenterait pas à l’issue de son mandat fin 2018, le temps du sursaut est venu : «Il n’est plus possible d’ignorer les «assauts» contre les médias d’un président qui ne supporte pas la critique».
Quelques heures avant le discours de Flake, un autre sénateur républicain, John McCain, figure pesante du Congrès, avait appelé Trump à arrêter «d’attaquer la presse».
Pour cet ancien candidat républicain à la présidence, l’attitude du président vis-à-vis des médias pose un problème pour l’Amérique, mais aussi pour le monde.
«Que Trump en soit conscient ou pas, ses actes sont observés de près par des dirigeants étrangers qui utilisent déjà ses mots comme excuse», souligné John Blake. Dénonçant l’attitude «incohérente», voire «hypocrite» de l’administration vis-à-vis de la liberté de la presse.