Systèmes de santé : une nouvelle stratégie africaine pour repenser le financement

Une nouvelle démarche sera adoptée désormais pour transformer radicalement le mode de financement des systèmes de santé dans le continent. Cette stratégie est principalement motivée par la baisse de 70% de l’aide extérieure à la santé destinée à l’Afrique entre 2021 et 2025, conjuguée à une augmentation de 41% des épidémies entre 2022 et 2024.
Le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique) a annoncé la mise en place d’une stratégie pour transformer radicalement le mode de financement des systèmes de santé dans le continent. La mise en place de cette stratégie s’explique principalement par la baisse de 70% de l’aide extérieure à la santé destinée à l’Afrique entre 2021 et 2025, conjuguée à une augmentation de 41% des épidémies entre 2022 et 2024, accablant ainsi les systèmes de santé déjà sous pression, a expliqué le Centre, basé à Addis-Abeba.
Sans réformes urgentes, le continent risque de perdre des décennies de progrès durement acquis en matière de contrôle des maladies, de soins maternels et de préparation aux épidémies, a mis en garde la même source, faisant savoir que le Centre guidera les efforts visant à réviser les plans nationaux de financement de la santé, à renforcer l’investissement national dans la santé et à piloter des mécanismes de revenus innovants et adaptés au contexte, conçus pour mobiliser des financements durables et prévisibles.
«L’Afrique ne peut pas continuer à externaliser sa sécurité sanitaire», a déclaré le Dr Jean Kaseya, directeur général du CDC Afrique, notant que «cette stratégie n’est pas une question d’aide, mais d’appropriation».
«Nous construisons un avenir où l’Afrique investit dans sa population, pilote son propre programme de santé et réagit aux crises avec rapidité, force et autonomie», a-t-il estimé.
La stratégie exhorte les gouvernements à allouer au moins 15%de leurs budgets nationaux à la santé, tout en introduisant des solutions de financement innovantes, telles que des taxes de solidarité. Des outils de financement mixte seront utilisés pour débloquer des capitaux publics et privés en vue d’investissements essentiels dans les infrastructures, la santé numérique et la production locale de vaccins et de fournitures médicales, a précisé CDC Afrique.
La mise en œuvre de cette stratégie se fera par étapes dont la première (2025-2026) sera axée sur la mise à jour des plans nationaux de financement de la santé dans certains pays, l’expérimentation de mécanismes de financement innovants et le lancement de tableaux de bord de transparence. La deuxième phase (2026-2030) permettra de généraliser les approches efficaces, selon CDC Afrique.
Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO