Monde

Palestine : deux militants, stars de la toile, arrêtés

Des jumeaux au coeur d’une campagne sur les réseaux sociaux pour contrer la possible éviction de familles palestiniennes du quartier de Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, ont été interpellés dimanche par la police israélienne. Dimanche matin, Mona El-Kurd, 23 ans, a été «emmenée au poste de police» à Jérusalem, a indiqué son père à l’AFP, après avoir été arrêtée à son domicile à Cheikh Jarrah, ce qui a aussitôt suscité une vague de protestations dans les milieux palestiniens et sur les réseaux sociaux, où le nom de ce quartier est devenu viral.

Son frère jumeau, Mohammed, star de la cause palestinienne avec plus de 550.000 abonnés sur Instagram et 180.000 autres sur Twitter, était absent au moment de l’interpellation mais a reçu une convocation et s’est présenté dans l’après-midi à un commissariat de Jérusalem-Est, partie annexée par Israël de la ville sainte. Fin avril, des manifestations en soutien à des familles palestiniennes de Cheikh Jarrah menacées d’expulsion ont embrasé Jérusalem-Est, puis l’esplanade des Mosquées, puis des villes mixtes israéliennes, avant de donner lieu à 11 jours de guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza, et l’armée israélienne.

L’avocat de la famille El-Kurd a confirmé que la police avait arrêté Mona El-Kurd, libérée en fin de journée, pour «troubles à l’ordre public», incluant la participation à des «émeutes», et indiqué que son frère était toujours sous enquête, sans plus de détails. Selon Nabil El-Kurd, le père des deux jeunes militants, ces arrestations font partie d’une «opération» visant à «faire taire les voix des jeunes qui se sont élevées dans le quartier».

Les deux militants mènent quotidiennement en anglais et en arabe une intense campagne sur les réseaux sociaux autour du mot-clé #SheikhJarrah afin d’attirer l’attention du monde sur le sort de familles palestiniennes menacées d’expulsions ou déjà expulsées de leur maison au profit de colons israéliens. Selon la loi israélienne, si des juifs peuvent prouver que leur famille vivait à Jérusalem-Est avant la guerre israélo-arabe de 1948, déclenchée à la création de l’État d’Israël, ils peuvent demander à ce que leur soit rendu leur «droit de propriété». Une telle loi n’existe toutefois pas pour les Palestiniens ayant perdu leurs biens pendant la guerre ou ayant dû fuir.

Les journalistes malmenés
Samedi soir, la correspondante arabophone d’Al-Jazeera, Givara Budeiri, a également été interpellée et retenue plusieurs heures par la police israélienne alors qu’elle couvrait des manifestations dans ce quartier, a indiqué la chaîne qatarie dans un communiqué. La reporter, qui portait une veste pare-balle siglée du mot «press» au moment de son interpellation, a dit avoir été libérée à la condition de ne pas retourner dans le quartier de Cheikh Jarrah durant les 15 prochains jours. Au cours des dernières semaines, plusieurs journalistes ont fait état de violences contre la presse à Jérusalem-Est.

Sami Nemli avec agences / Les Inspirations Éco


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