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ONU : la Russie accusée d’avoir provoqué une crise alimentaire mondiale

Les États-Unis et la France, ainsi que le Programme alimentaire mondial, ont accusé la Russie d’avoir provoqué une grave crise alimentaire en envahissant l’Ukraine. Les deux belligérants étant deux «producteurs majeurs» de céréales («30% des exportations mondiales de blé, 20% du maïs et 75% de l’huile de tournesol»), les entraves à leurs exportations laissent redouter des conséquences chaotiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, avec des risques d’émeutes de la faim dans des pays très peuplés comme l’Égypte, la Turquie, le Bangladesh ou le Nigeria.

La menace d’une pénurie alimentaire mondiale déclenchée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie est désormais considérée comme imminente, et ses conséquences incalculables, s’alarme-t-on à l’ONU.

En effet, sachant que les deux belligérants sont deux «producteurs majeurs» de céréales («30% des ventes mondiales de blé, 20% du maïs et 75% de l’huile de tournesol»), le blocage de leurs exportations laisse redouter des pénuries de céréales susceptibles de provoquer des émeutes de la faim au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Notamment en Égypte, en Turquie, au Bangladesh ou au Nigeria, des pays très peuplés, et qui sont les principaux importateurs de céréales de Russie et d’Ukraine.

Risque de famine
Sans oublier un effet domino aux conséquences potentiellement incommensurables. Le cas de l’Egypte est à ce titre exemplaire : le pays, qui importe plus de 60% de ses besoins en blé, a annoncé récemment stopper pour trois mois ses propres exportations de blé et de farine, «ce qui va affecter d’autres pays d’Afrique, en particulier l’Érythrée, la Somalie et le Yémen»… Mardi, cette urgence était sensible lors du Conseil de sécurité de l’ONU, la Russie se voyant accusée de multiples parts d’avoir provoqué une «crise alimentaire mondiale», voire de faire courir un risque de «famine» en ayant déclenché une guerre contre l’Ukraine, le «grenier à blé de l’Europe».

Les États-Unis, par la voie de la numéro deux de la diplomatie américaine, Wendy Sherman, ont fustigé la responsabilité du président russe, l’appelant à stopper immédiatement les hostilités : «Vladimir Poutine a commencé cette guerre. Il a créé cette crise alimentaire mondiale. Et il est celui qui peut l’arrêter», a-t-elle martelé. «La Russie et le président Poutine portent, seuls, la responsabilité du déclenchement de la guerre en Ukraine et des conséquences de cette guerre sur la sécurité alimentaire mondiale».

La France n’était pas en reste, son ambassadeur à l’ONU, Nicolas de Rivière, expliquant que «l’agression de la Russie contre l’Ukraine accroît le risque de famine à travers le monde. Les populations des pays en voie de développement sont les premières touchées». Anticipant les protestations russes, le diplomate français a même avancé que «La Russie essaiera certainement de nous faire croire que ce sont les sanctions adoptées à son encontre qui déséquilibrent la sécurité alimentaire mondiale.»

la faute rejettée sur l’Occident
Lesquelles protestations russes n’ont pas tardé. Vassily Nebenzia, le représentant permanent de la Russie au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies, a réfuté les accusations occidentales en ces termes : «Les véritables raisons des graves turbulences sur les marchés mondiaux de l’alimentation ne sont en aucun cas dues aux agissements de la Russie, mais plutôt à l’hystérie incontrôlée des sanctions lancées par l’Occident contre [Moscou].»

Pourtant, a averti l’adjointe du secrétaire général de l’ONU pour les Affaires humanitaires, Joyce Msuya, le conflit en Ukraine «menace de faire empirer les choses au niveau des plus grandes crises humanitaires de la planète, notamment en Afghanistan, au Yémen et dans la Corne de l’Afrique. Ces pays luttent déjà contre l’insécurité alimentaire, la fragilité de leurs économies, l’augmentation des prix de l’alimentation, des carburants et des engrais, lesquelles vont affecter durement les saisons actuelle et à venir», a prévenu la Tanzanienne.

En effet, le directeur du Programme alimentaire mondial (PAM), David Beasley, et Wendy Sherman, ont rappelé que l’Ukraine et la Russie étaient des «producteurs majeurs» de céréales, représentant «30% des exportations mondiales de blé, 20% du maïs et 75% de l’huile de tournesol». Quelque «50% des céréales que nous achetons viennent d’Ukraine, et nous nourrissions 125 millions de personnes» avant la guerre, a souligné M. Beasley en prévenant de l’impact «dévastateur» que la crise va avoir sur les opérations du PAM.

Rappelons que, la semaine dernière, les vingt-sept de l’Union européenne avaient annoncé une initiative pour atténuer les pénuries alimentaires provoquées par la guerre. L’UE et les États-Unis souhaitent un engagement multilatéral contre les restrictions à l’export des matières premières agricoles.

Avec Agence / Les Inspirations ÉCO


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