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Logistique : Bolloré cède ses activités en Afrique à l’armateur MSC

Le groupe Bolloré, leader du transport et de la logistique sur le continent africain, a annoncé être parvenu, le jeudi 31 mars, à un accord avec l’armateur italo-suisse MSC (Mediterranean Shipping Compagny). Le montant de la vente, qui s’élève à 5,7 milliards d’euros, porte sur un large réseau de concessions portuaires, d’entrepôts et de hubs routiers et ferroviaires en Afrique. 

C’est donc l’armateur italo-suisse, MSC (Mediterranean Shipping Compagny), numéro un mondial du transport par conteneur, qui rachète -pour 5,7 milliards d’euros- la filiale Bolloré Africa Logistics, en charge de la gestion des activités de Bolloré en Afrique. L’armateur n’a pas voulu laissé échapper cette opportunité.

En effet, l’exclusivité lui avait été accordée, mettant sur la touche d’autres acheteurs potentiels jusqu’au 31 mars, date de l’annonce de l’accord de vente. Les deux groupes étaient en négociations exclusives depuis décembre dernier. Ces trois derniers mois, les dirigeants de Bolloré sont allés discuter avec les dirigeants des pays dans lesquels le groupe gérait des concessions portuaires pour les convaincre du bien-fondé de cette opération.

MSC et Bolloré se connaissent bien et sont complémentaires. Le réseau du groupe Bolloré Africa Logistics, très étendu, est présent dans plus de vingt pays sur le continent et gère des terminaux à conteneurs d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, de Pointe-Noire, au Congo-Brazzaville, en passant par Douala, au Cameroun.

Le groupe emploie 20.000 personnes et a, d’ailleurs, vu ses revenus bondir de 8% en 2021 pour atteindre les 2,2 milliards d’euros. L’acheteur MSC, Mediterranean Shipping Company, basé à Genève, est propriété d’une famille italienne. Il intervient, notamment, dans les activités de croisières touristiques.

Avec plus de 100.000 employés, MSC gère déjà des terminaux portuaires à Singapour, Rotterdam et Long Beach en Californie. Un poids lourd du secteur qui va donc dessiner un nouveau paysage portuaire en Afrique. Qui va y gagner, qui va y perdre, entre Lomé, où il était déjà présent, Douala, Abidjan, Dakar, Luanda, et bien d’autres, dans un contexte de dérèglement commercial mondial et de crise de l’approvisionnement liée à la guerre en Ukraine? En attendant d’avoir une réponse, signalons que cette vente ne sera finalisée qu’à l’été 2023.

Entre-temps, elle sera soumise à l’obtention de certaines autorisations, dont celle de l’autorité française de la concurrence, instance indépendante qui veille au respect des passations du marché. Mais aussi et surtout l’autorisation des pays où se trouvent les infrastructures du groupe. Si le groupe Bolloré est très rentable, il est confronté à des investissements de plus en plus coûteux et à une concurrence grandissante, celle des opérateurs chinois.

Et cette vente est aussi empreinte d’un parfum de scandale, Bolloré se trouvant au cœur d’une affaire de corruption, au Togo et en Guinée, pour laquelle il a accepté de payer une amende de 12 millions d’euros à la justice française.

En tous cas, le groupe a indiqué conserver certaines de ses activités sur le continent africain, particulièrement via des investissements dans la communication, le divertissement ou encore l’édition.

Sami Nemli avec Agence / Les Inspirations ÉCO



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