L’ONU inscrit la coalition arabe sur une liste noire pour «crimes de guerre»
Sous la direction de l’Arabie saoudite, la coalition au Yémen figure sur une liste noire pour «crime de guerre» contre les enfants. Une mesure qui a été saluée par la communauté internationale.
Rendue public jeudi 5 octobre, le rapport annuel du secrétaire général de l’ONU sur les enfants et les conflits armés inscrit la coalition arabe, dirigée par l’Arabie saoudite, sur la liste noire des Nations unies (ONU). Figurant dans une annexe dudit document, la coalition est accusée d’avoir commis, pendant l’année 2016, des meurtres ou des mutilations d’enfants. Le rapport souligne qu’«au Yémen, les actions de la coalition ont provoqué en 2016, lors d’attaques d’écoles ou d’hôpitaux, 683 victimes enfants lors de 38 événements vérifiés». La coalition engagée dans la guerre au Yémen viole ainsi les droits humains et manque à ses obligations, non-respect du droit international oblige.
Même si Amnesty International avait salué ces mesures prises contre la coalition, elle a aussi exprimé son mécontentement, reprochant à l’ONU le fait d’avoir cédé à la pression et inscrit la coalition sur une liste au lieu de la condamner fermement. Selon Sherine Tadros, responsable du Bureau d’Amnesty International auprès de l’ONU à New York, «les grandes puissances devraient faire tout leur possible pour maintenir la pression sur les États qui accordent si peu d’importance à la vie des enfants». Et d’ajouter: «Le Conseil de sécurité de l’ONU doit imposer un embargo sur les armes en vue de mettre fin à ces atteintes aux droits humains». À titre de rappel, l’Arabie saoudite avait subi le même sort en 2015, et était inscrite dans le rapport sur les enfants et les conflits armées. Mais suite aux pressions diplomatiques, l’ancien secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, l’a retirée.
En guerre depuis septembre 2014, le Yémen subit depuis des attaques violentes et meurtrières ordonnées par la coalition. D’autres frappes aériennes sauvages n’ont épargné ni enfants, ni femmes, ni personnes âgées. Cette guerre est menée contre les rebelles houtis pro-iraniens et des militaires restés fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh. Le conflit, depuis son déclenchement, a fait près de 8.400 morts et quelque 48.000 blessés, et a conduit à une véritable crise humanitaire.