Monde

JO 2024. Accueil mitigé pour une cérémonie de clôture « gueule de bois »

«Décevant» avec des «longueurs» ou «extraordinaire»: après la spectaculaire cérémonie d’ouverture des JO de Paris sur la Seine, le show de clôture, revenu dans un stade, a laissé une impression plus mitigée, en raison notamment de sa tonalité très sombre.

Le metteur en scène Thomas Jolly, directeur artistique des cérémonies, avait déclaré à l’AFP être «très heureux» de revenir dans une enceinte fermée, avec ses avantages de mise en scène, notamment la convergence du regard. Et au Stade de France à Saint-Denis (nord de Paris), où le prix des places démarrait à 250 euros, la communion a bien eu lieu.

«La cérémonie était absolument extraordinaire et j’étais ému de voir tous les pays du monde se rassembler et se retrouver dans un même lieu. Avec tout ce qui se passe dans le monde en ce moment, j’ai ressenti cette énergie du monde qui se rassemble. Pour moi, c’était très fort», s’est emballé Michael Cranfill, touriste américain de 41 ans. Amandine Bora, employée de banque, a déploré pour sa part «quelques longueurs», quand une touriste britannique a trouvé «géniale» cette «ode à la paix dans le monde», un esprit de fraternité des nations appuyé par le discours de Thomas Bach, le président du CIO.

«Récit pas clair»

À l’opposé de la cérémonie d’ouverture – télégénique à l’extrême, mais infernale pour les spectateurs qui l’ont suivie dans les gradins et sous la pluie -, la cérémonie de clôture semble avoir été davantage conçue pour s’expérimenter en live. Et les émotions ont parfois eu du mal à passer la barrière de l’écran, au cours du spectacle muet et métaphorique imaginé par Thomas Jolly. «Récit pas clair, pas de réel fil conducteur, beaucoup trop long. Manque d’émotion. Dommage», a ainsi estimé sur X Sylvain Langlois, un spectateur français.

Sur les réseaux sociaux, le personnage central de ce spectacle baptisé «Records», un voyageur doré tout droit sorti de la science-fiction, est réduit à «un truc en costume doré» par une internaute, quand d’autres y voient «un cafard», une «guêpe interstellaire» ou «un moustique de 4h du mat’».

«La première partie était trop sombre et trop lente», a regretté la journaliste québecoise Katherine Verebely, à propos de la séquence démarrant par l’extinction de la vasque olympique dans le jardin des Tuileries jusqu’au concert festif concocté par le groupe électro-rock Phoenix.

Flop hollywoodien ?

Le «happy end» préparé par les organisateurs des futurs Jeux de Los Angeles en 2028, avec la performance de Tom Cruise descendant en rappel du toit du Stade de France – même s’il n’a pas réussi l’ouverture du drapeau américain en vol – n’aura pas non plus fait l’unanimité.

«J’ai l’impression d’une très mauvaise et triste gueule de bois. Cela n’aurait pas pu être plus décevant», a écrit la journaliste du New York Times Catherine Porter. Elle a particulièrement pointé la pauvreté du final californien, un show préenregistré de Snoop Dog, Dr Dre, Billie Eilish et des Red Hot Chili Peppers à Long Beach, qu’elle a qualifié de modeste «concert à la cabane de la plage» qui contraste avec les images de Versailles et de la Tour Eiffel.

Côté musique, l’avantage reste également à la France. Le moment French Touch, avec les performances de Phoenix, Air et l’apparition de la chanteuse belge Angèle sur le clavier mythique de Kavinsky pour «Nightcall», semble avoir fonctionné, avec ovation dans les gradins et envahissement de la scène par des athlètes, sourds aux consignes de regagner les vestiaires.

Pour clôturer cette soirée, les organisateurs avaient misé sur «My Way» interprété par la chanteuse Yseult, un choix dénoncé par le journal français conservateur Le Figaro qui qualifie la chanteuse engagée d’«ultrawoke», dans un billet qui regrette de ne pas avoir eu Beyoncé.

Sami Nemli Avec Agence / Les Inspirations ÉCO



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