Monde

Incroyable mais vrai : une femme robot à la tête d’une société chinoise

La révolution numérique va sans doute encore continuer à nous étonner. La dernière surprise en date, une première, est la nomination d’un robot commandé par Intelligence artificielle (IA) en tant que PDG d’une société chinoise. Quelles sont les motivations derrière cette innovation inédite ?  

Non, vous ne vous êtes pas réveillés dans un film de science-fiction. Une femme robot, contrôlée par une intelligence artificielle, a été placée à la tête d’une entreprise chinoise. L’intelligence artificielle a été créée par une grosse entreprise chinoise de jeu vidéo, NetDragon Websoft, qui lui a récemment confié le rôle de PDG de sa filiale Fujian NetDragon Websoft. Le robot, dénommée «Madame Tang Y», est ainsi à la tête de milliers de travailleurs.

Concrètement, qu’est-ce qu’il apporte à NetDragon Websoft ? Un «employé» aux multiples atouts «Madame Tang Yu» va se démarquer par des prises de décisions rationnelles et transparentes permettant de «faire passer l’efficacité opérationnelle à un nouveau niveau», selon l’explication de NetDragon Websoft. Une des tâches de l’IA sera de créer un milieu de travail efficace, plus sain et équitable pour les employés. «Tang Yu va nous aider dans le domaine de la gestion et de l’administration ainsi que dans les questions opérationnelles, parce que nous utilisons déjà l’intelligence artificielle lors de nombreux stages afin de développer nos activités», souligne Simone Lung, vice-président de l’entreprise. Bien que dénué de sentiments, «Madame Tang Yu» présente plusieurs avantages : elle travaille sans interruption, n’a aucun besoin, aucune revendication, pas de salaire et pas de repos.

Un projet développé depuis 5 ans
En réalité, Tang Yu n’en est pas tout à fait à ses balbutiements. NetDragon a dévoilé ce personnage en 2017, lui confiant le poste de numéro 2 de l’entreprise. La société cherchait à l’époque à montrer à ses clients que l’intelligence artificielle pouvait être développée pour ses jeux, mais aussi être utile dans la vraie vie, par exemple en aidant l’entreprise. Quant aux fonctions de PDG, elles ne semblent que symboliques puisqu’à notre connaissance, il n’est pas possible pour une IA d’être responsable juridiquement, et donc de signer un nouveau contrat avec un partenaire, par exemple.

Une décision à suivre de près par les politiques et les législateurs
On peut aussi imaginer tout un tas de questions qui renvoient à des dérives qu’on qualifiera volontiers de dystopiques. Quelques exemples parmi d’autres : un chef d’entreprise pourrait-il se cacher derrière un outil de ce genre pour ne pas avoir à assumer un licenciement massif ? Un robot pourrait-il sabrer systématiquement les employés les moins efficaces sur le plan statistique, voire décider de les remplacer par des machines capables d’opérer 24 heures sur 24 ? En tout cas, pour les décideurs politiques, il sera fondamental d’observer la direction que prendra cette tendance sur les différents marchés. Si les législateurs ne négocient pas ce virage avec précaution, l’explosion des outils basés sur l’IA pourrait faire trembler le Code du travail de certains pays jusque dans ses fondements, avec des conséquences non négligeables sur les sociétés et leurs économies respectives.

Jules Gabas Avec Agence / Les Inspirations ÉCO

 


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