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Export. L’Afrique, une terre promise pour le Made In Morocco

Gangrenés par les droits de douane élevés et les barrières non tarifaires, les exportateurs marocains sont peu présents en Afrique, notamment en Afrique de l’Est et Centrale. Ils ne consacrent que 7,8% de leurs envois au marché africain où de nombreuses opportunités s’offrent pourtant aux opérateurs étrangers.

Pour réussir son intégration dans l’économie africaine, le Maroc a entrepris de nombreuses réformes. Malgré tous ces efforts, un fort potentiel reste encore à développer vu que l’Afrique ne représente plus que 7,8% des exportations marocaines. Et pire encore, si en 2018, ces dernières ont atteint 275,2 milliards de DH, elles sont en baisse de 2,4% par rapport à 2017 et de 4% par rapport à 2016.

Alors que le premier investisseur dans la zone CEDEAO est quasi absent en Afrique de l’Est et Centrale à cause notamment des droits de douane élevés et des barrières non tarifaires, de nombreux spécialistes appellent les opérateurs marocains à revoir leurs rapports avec le continent.

Ce ne sont pas les modèles de réussite qui manquent. De part son potentiel et le volume de ses échanges avec le royaume, le marché ivoirien est un exemple pertinent. La Côte d’Ivoire importe 70 à 80% du royaume ses besoin en médicaments. Et ce n’est pas tout, les exportations du Maroc vers le pays de l’Afrique de l’Ouest couvrent plusieurs domaines. En effet, les envois de fertilisants s’élèvent à 45 millions de dollars et l’équipement électrique à 28 millions de dollars.

La Côte d’Ivoire, terre de business le secteur du papier exporte quant à lui pour 14 millions de marchandises tandis que pour les produits de la mer les échanges s’élèvent à 11 millions de dollars. En revanche, les importations du royaume en provenance de Côte d’Ivoire concernent le bois à hauteur de 4,9 millions de dollars et le cacao à hauteur de 4,3 millions de dollars, a révélé l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX), qui en partenariat avec le cabinet Harvard Consulting, a récemment organisé un webinaire de la série « Doing business .

Présidée par Saloua Karkri Belkeziz, présidente de la Commission Afrique au sein de l’ASMEX et animée par Philippe Cordier, fondateur de Ceemo, spécialisée dans le conseil et les services opérationnels en Afrique de l’Ouest, cette conférence était l’occasion d’exposer aux opérateurs marocains les opportunités d’affaires sur le continent africain en particulier en terre d’Éburnie. Dans la première économie de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA), les opportunités pour les exportateurs marocains sont nombreuses et dans différents secteurs.

En 2019, la Côte d’Ivoire était le 26e marché d’exportation du Maroc (0,6% des exportations marocaines) et le 79e marché d’importation du Maroc. «Depuis 2017, le marché des dispositifs médicaux en Côte d’Ivoire a connu une forte croissance de près de 100% au niveau des importations », déclare Philippe Cordier aux exportateurs marocains. Selon ce dernier, le secteur des cosmétiques est aussi porteur et représente une opportunité viable pour l’offre exportable marocaine. «La femme ivoirienne utilise en moyenne neuf produits capillaires, sept produits de maquillage et cinq autres produits de soins de la peau.

Les marques étrangères sont préférées par 73% des Ivoiriens contre 27% pour les marques locales », explique Cordier. La Côte d’Ivoire offre aussi d’autres opportunités notamment dans le domaine des banques. En effet, le pays se caractérise par un taux d’inclusion financière très faible. Le pays compte 29 banques dont 26 filiales et une agence pour 36.000 habitants contre une agence pour 5.400 habitants au Maroc. 22% de la population de plus de quinze ans possède un compte bancaire tandis que 55% de cette même population possède un compte mobile money.

Bientôt l’entrée en vigueur de la Zlecaf la Côte d’Ivoire, comme beaucoup de pays en voie de développement, compte un nombre d’entreprises qui opèrent dans le secteur informel et dont l’importance est indéniable, selon les spécialistes.

« L’excès de régulations publiques ne constitue pas une entrave importante au développement des activités informelles. Il existe entre l’administration et le secteur informel un modus vivendi basé sur l’ignorance mutuelle», dira-t-on. Pour rappel, les relations du Maroc et de la Côte d’Ivoire datent des années 1960. Elles ont pris une nouvelle dimension le 21 janvier 2015 par la signature d’un accord de partenariat stratégique et économique.

Plus de 50 acteurs marocains sont engagés aux côtés de plus de 80 partenaires ivoiriens pour la réalisation de 160 projets structurants dans les domaines du logement social, de l’agriculture, du tourisme, des communications, des mines, de la pêche et des infrastructures sans oublier la valorisation de la baie de Cocody. Au vu de ce qui précède, l’ouverture de nouvelles perspectives sur des marchés importants tel que l’Afrique Subsaharienne semble nécessaire. C’est autant plus pertinent que l’entrée en vigueur de la Zlecaf, prévue au premier janvier 2021, devra offrir à des investisseurs l’opportunité de s’installer en Afrique et de pouvoir s’adresser à un marché de plus d’un milliard d’habitants sans entraves douanières. 

Khadim Mbaye / Les Inspirations Éco


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