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Environnement : les événements climatiques extrêmes, un lourd tribut économique et un appel urgent à l’action

Des ouragans dévastateurs en Floride, dans le sud-est des États-Unis, aux vagues de chaleur torride qui ont frappé plusieurs pays asiatiques en passant par les récentes inondations au sud-est du Maroc, les conséquences du changement climatique sont palpables partout dans le monde.

D’après les experts, la pollution climatique due au charbon, au pétrole et au gaz entraîne des phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents et plus destructeurs. Les économies de plusieurs pays sont durement affectées par le coût de ces évènements et de plus en plus de communautés en paient le prix en termes de répercussions sur la santé, la vie et les moyens de subsistance. Une année marquée par l’intensité des phénomènes extrêmes L’année en cours a connu une intensité des évènements climatiques extrêmes, dont des records de chaleur, des inondations dévastatrices et des ouragans destructeurs.

En avril, les Philippines, la Thaïlande, le Bangladesh et l’Inde ont connu des vagues de chaleur torride qui ont perturbé la scolarité et suscité des inquiétudes pour la santé publique.

Au Canada, la saison des feux de forêt de 2024, qui a débuté plus tôt à cause de l’hiver chaud, a été très difficile dans l’ouest du pays, avec la ville de Jasper en Alberta qui a été partiellement détruite par les flammes.

Au Québec, la ville de Port-Cartier, sur la Côte-Nord, a dû être évacuée en juin dernier à cause des brasiers qui menaçaient la municipalité. Aux États-Unis, l’ouragan Hélène a fait plus de 200 morts et causé des destructions massives dans le sud-est du pays, tandis qu’au Mexique le passage de l’ouragan John a causé la mort d’une vingtaine de personnes.

Le changement climatique sur le banc des accusés
Plusieurs études ont établi un lien évident entre le changement climatique, le réchauffement des mers, la hausse de la température de l’air et la fréquence d’intensification rapide des ouragans. Les cyclones et les ouragans s’intensifient rapidement et plus souvent à mesure que le monde se réchauffe, selon plusieurs études. Les températures plus chaudes de l’océan et de l’air permettent de transporter plus d’humidité, ce qui alimente ces tempêtes. Les feux de forêt seront de plus en plus fréquents au Canada à cause des changements climatiques, selon une étude publiée par l’organisme gouvernemental Ressources naturelles Canada.

Lors de l’été 2023, les feux ont ravagé environ 15 millions d’hectares de forêt au pays nord-américain, à cause de la montée des températures et une sécheresse éclair. La surface détruite représente plus du double du record précédent établi en 1989.

«On a eu des températures supérieures de 2,2 degrés à la moyenne durant cette période, ce qui a fait en sorte que la saison des feux a été la plus chaude jamais enregistrée», souligne Yan Boulanger, chercheur en écologie forestière au sein de l’instance gouvernementale.

De son côté, l’ONG américaine Climate Central a indiqué que le coût et la fréquence des catastrophes météorologiques et climatiques extrêmes ont augmenté ces dernières années. La fréquence des catastrophes météorologiques causant des dégâts estimés à au moins un milliard de dollars est désormais d’environ un événement tous les 18 jours, selon la même source. Cela représente une plus grande fréquence par rapport à celle d’un événement pareil tous les 82 jours dans les années 1980, a constaté Climate Central. En règle générale, les ouragans représentent les catastrophes climatiques les plus coûteuses, suivis des sécheresses.

Lourd tribut économique
Au Canada, les dégâts causés par des événements climatiques extrêmes cet été ont coûté plus de 7,5 milliards de dollars aux assureurs, du jamais-vu dans ce pays, selon le Bureau d’assurance du Canada. Aux États-Unis, un rapport du National Climate Assessment souligne que l’économie américaine perd près de 150 milliards de dollars chaque année à cause de l’impact du changement climatique.

«De tels événements coûtent aux États-Unis près de 150 milliards de dollars chaque année et nuisent de manière disproportionnée aux communautés pauvres et défavorisées», relève le document, qui met l’accent sur la nécessité d’investir davantage dans les énergies propres et d’adapter les villes à des températures plus élevées et à l’élévation du niveau de la mer.

Les phénomènes météorologiques extrêmes ont aussi un impact sur le coût de la vie, du fait de leurs répercussions sur les chaînes d’approvisionnement. La météo joue un rôle important dans la production alimentaire, et des facteurs comme la chaleur ou l’humidité peuvent avoir une incidence non seulement sur le volume de nourriture produite, mais aussi sur la prévalence des insectes ravageurs et des maladies, relève Amanda Norris, économiste principale à la société de la Couronne Financement agricole Canada.

«La météo peut également avoir un effet sur les activités en aval de la chaîne d’approvisionnement», a-t-elle souligné, notant que les infrastructures peuvent être endommagées à cause d’inondations qui modifient les itinéraires de transport et la capacité de déplacer ces produits le long de la chaîne d’approvisionnement alimentaire.

L’élévation du niveau de la mer, une menace silencieuse
La montée des océans va déclencher une «marée de malheurs» pour des centaines de millions d’habitants des zones côtières, a prévenu récemment le secrétaire général de l’ONU, appelant à agir contre le réchauffement climatique pour éviter ce scénario catastrophe.

Selon les scientifiques, depuis le début du 20e siècle, le niveau des océans s’est élevé plus rapidement que lors d’aucun autre siècle depuis au moins 3000 ans, s’accélérant de plus en plus rapidement.

Entre 1901 et 2018, le niveau de la mer a augmenté d’environ 20 cm – dont environ 8 cm sur la période 1993-2018. Le rythme d’augmentation atteint 0,48 cm par an ces dix dernières années, en particulier en raison de la fonte des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique.

«Près de 900 millions de personnes habitent dans les zones côtières de basse altitude», a rappelé M. Guterres, ajoutant que la montée des eaux «va remodeler non seulement les côtes, mais aussi les économies, la politique et la sécurité».

Pour les groupes environnementaux, la multiplication des événements climatiques extrêmes requiert l’abandon des énergies fossiles et l’orientation vers une nouvelle transition énergétique. L’espoir est d’avancer vers un mode de développement durable résilient au changement climatique.

Sami Nemli Avec Agence / Les Inspirations ÉCO



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