Environnement : le Pacte pour une industrie propre, une opportunité pour l’Europe ?
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La présentation de la stratégie européenne «pour une industrie propre», attendue mercredi à Bruxelles, peut aider l’Europe à «renouveler et transformer son outil industriel» vers la décarbonation, a estimé vendredi le directeur général du groupe de gaz industriels Air Liquide.
La présentation mercredi du «Pacte pour une industrie propre» («clean industrial act» en anglais) par la Commission, censée permettre à la fois d’enrayer le déclin industriel du Vieux continent tout en relançant la croissance, est «évidemment extrêmement importante pour nos clients», a-t-il ajouté.
De par son rôle de concepteur et fournisseur de gaz industriels dans des secteurs très divers allant des hôpitaux aux raffineries en passant par la chimie, l’électronique ou l’agroalimentaire, Air Liquide a un rôle historique d’observateur et d’acteur clé sur les évolutions de l’industrie mondiale.
La «tendance à la décarbonation est une tendance de fonds», a estimé François Jackow, directeur général du groupe gazier.
Pour lui, «elle répond à des besoins, à une urgence climatique, et c’est aussi une opportunité pour l’Europe de renouveler et de transformer son outil industriel». Air Liquide a notamment sept projets «en construction ou en activité» portant sur des électrolyseurs en Europe afin de produire de l’hydrogène bas carbone.
Aux États-Unis, a admis le responsable, les perspectives de décarbonation industrielle via l’hydrogène bas carbone sont plus incertaines depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump. Une décision pour un gigantesque projet du pétrolier ExxonMobil au Texas pour une production d’hydrogène bas carbone, auquel Air Liquide est associé, «est attendue pour la deuxième partie de l’année», a dit François Jackow, semblant néanmoins confiant sur sa poursuite, car il s’agit «d’un bon projet économique qui a aujourd’hui un soutien fédéral et local».
S’il est confirmé, ce projet annoncé l’été dernier serait le plus important investissement de l’histoire d’Air Liquide (850 millions de dollars). Le groupe de gaz est plus prudent sur les sept grands projets de «hubs hydrogène» annoncés aux États-Unis par l’administration Biden.
«Ce sont probablement les projets sur lesquels il y a le moins de visibilité aux États-Unis», a dit le directeur général d’Air Liquide, car cinq des sept projets sont liés au développement d’énergies renouvelables (ENR) qui ont moins la faveur de la nouvelle administration.
Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO