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Egypte : Un Français tué dans un commissariat, la famille interpelle Macron

La famille d’Eric Lang, un enseignant français battu à mort en 2013 dans un commissariat au Caire, a écrit au président Emmanuel Macron avant son déplacement en Egypte dimanche, pour réclamer « la vérité » dans cette affaire, a annoncé vendredi l’avocat de la famille.

« Nous ne comprenons pas que notre pays ait pu abandonner un citoyen français et n’ait pas mis son poids politique pour que toute la lumière soit faite sur son meurtre », ont écrit Nicole Prost et Karine Lang, la mère et la soeur de cet enseignant de 49 ans, dans une lettre communiquée à l’AFP par leur avocat.

« Nous sommes tristement obligées de constater que les autorités françaises n’ont pas poussé à la recherche de la vérité », ont ajouté les deux femmes, qui espèrent que le président français évoquera ce dossier avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, lors de son déplacement de dimanche à mardi.

« Qui a tué Eric ? Pourquoi la police égyptienne a laissé des prisonniers torturer puis tuer Eric ? (…) Qui sont les responsables ? »: depuis cinq ans la famille du Français dit attendre des réponses.

Après le lancement d’une commission rogatoire internationale en avril, la famille se tourne vers le président Macron et lui demande « de tout faire » pour que cette commission « puisse être réalisée rapidement, dans les meilleures conditions et avec la pleine coopération des autorités égyptiennes », selon Raphaël Kempf, avocat parisien des proches.

Eric Lang qui résidait depuis 20 ans en Egypte avait été arrêté le 6 septembre 2013 dans la rue parce qu’il n’avait pas ses papiers et ne respectait pas le couvre-feu, selon son interrogatoire au commissariat. L’Egypte connaissait alors de graves violences après la destitution par l’armée deux mois plus tôt du président élu démocratiquement, l’islamiste Mohamed Morsi.

Conduit dans un commissariat, l’enseignant est décédé le 13 septembre, malgré une décision de remise en liberté de la justice égyptienne intervenue après son arrestation.

Une autopsie à Nantes avait révélé qu’il était mort de strangulation associée à un traumatisme thoracique.

Six codétenus d’Eric Lang ont été condamnés en 2016 en Egypte à sept ans de prison pour « coups ayant entraîné la mort », mais la responsabilité des forces de l’ordre n’a pas été examinée.

Un policier aurait encouragé les détenus à frapper Eric Lang, qui aurait ensuite été déplacé, agonisant, dans une autre cellule, selon des éléments de la procédure égyptienne.

Début 2016, la mort de Giulio Regeni, un étudiant italien enlevé et atrocement torturé, avait provoqué une querelle diplomatique entre Rome et Le Caire. La justice italienne a mis en cause cinq officiers égyptiens du contre-espionnage et de la police judiciaire du Caire.



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