Monde

Egypte. La ministre des affaires étrangères au coeur de la polémique

Après avoir créé une vive polémique lors de sa visite au Canada où elle a évoqué la «décapitation» comme sanction aux opposants au régime, la ministre égyptienne de l’Émigration et des affaires étrangères, Nabila Makram, s’explique. 

Dans une publication sur le compte Facebook officiel du ministère, Makram souligne qu’il s’agit d’un malentendu. 

« Si quelqu’un parle en mal de notre pays, quelle est sa sanction ? On le décapite », avait-elle lancé durant son discours dimanche dernier devant la diaspora égyptienne. Une déclaration qui déclenché des rires dans la salle, sur le coup, mais qui coûtera cher depuis à la diplomate égyptienne. 

En effet, plusieurs de ses compatriotes et des médias internationaux aussi se sont indignés et ce qui était au départ un commentaire formulé lors d’une réception restreinte a vite fait de tourner à une polémique. 

C’est ainsi que l’on a pu lire sur le compte du ministère, la mise au point suivante:  

« Le 22 juillet, j’ai assisté à une réunion informelle avec des membres de la communauté égyptienne au Canada. La réunion, comme beaucoup d’autres auxquelles j’ai assisté lors de mes voyages à l’étranger, a été pour moi une occasion de dialoguer avec les Égyptiens dans un environnement ouvert et favorable.
Au cours de cette réunion, j’ai parlé de l’unité et de l’importance de l’Égypte en tant que pont commun entre diverses communautés égyptiennes du Canada et du monde. Dans la même veine, j’ai évoqué à quel point les Égyptiens vivant à l’étranger accordaient une grande importance à leur pays.
En disant cela, et en réponse aux membres de l’auditoire, j’ai utilisé une expression familière égypto-arabe et j’ai fait un geste qui a, depuis, été sorti de son contexte et ses intentions mal comprises.Pour les spectateurs présents et pour de nombreux Égyptiens, l’image de leur pays – en particulier aux yeux des étrangers – est extrêmement importante. La phrase et le geste que j’ai utilisés signifiaient que de nombreux Égyptiens vivant à l’étranger ont des liens étroits avec l’Égypte. Et qu’ainsi, ils veulent protéger la réputation de leur patrie dans la mesure où ils peuvent s’opposer ouvertement à tout ce qui est dit de mal sur l’Égypte et veulent prouver que toutes les affirmations fausses faites à propos du pays sont infondées.

Cela dit, je peux comprendre comment la phrase et le geste que j’ai posés peuvent être interprétés comme offensants ou insensibles. Je tiens à souligner que mon intention n’était pas de promouvoir la violence à l’encontre d’Égyptiens ou d’étrangers.
En particulier, je voudrais souligner que ma déclaration ne visait aucun «dissident», «opposition» ou «critique» comme cela a été rapporté dans certains médias. Malheureusement, un certain nombre de tribunes médiatiques ont non seulement mal interprété mes déclarations mais les ont également mal présentées à leurs lecteurs, prétendant faussement que je soutenais la violence.
Le ministère de l’Émigration et les affaires étrangères égyptiennes et moi-même reconnaissons le rôle important que jouent les communautés égyptiennes dans la poursuite du développement économique, social, culturel et politique de l’Égypte – un développement qui nécessite la voix de tous les Égyptiens.
Je suis impatiente de poursuivre mon engagement avec tous les Égyptiens vivant à l’étranger».

 

La Coalition égyptienne canadienne pour la démocratie (CECD), qui a des bureaux à Ottawa, Montréal, Toronto et Vancouver, avait vivement dénoncé les propos de la ministre égyptienne, qui ont été relayés par plusieurs médias, dont des médias de l’opposition égyptienne.

  


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