Monde
En images. Les Libanais expriment leur ras-le-bol

La dette publique culmine à plus de 86 milliards de dollars, soit plus de 150% du PIB, troisième taux le plus élevé au monde après le Japon et la Grèce.
Jeudi en fin de soirée, des milliers de Libanais sont descendus dans les rues de la capitale Beyrouth et dans d’autres grandes villes à travers le pays pour manifester contre une hausse de taxes et les conditions de vie.
Malgré l’annonce du retrait de la décision de taxer des applications de messagerie instantanée comme Whatsapp, Skype ou Viber, les manifestions se sont poursuivies pour le deuxième jour consécutif, un appel à une grève générale a été lancé pour protester contre la classe politique accusée de corruption.
Pneus et bennes d’ordures brûlés, routes coupées, forces de sécurité en alerte. Les manifestants ont bloqué d’importants axes routiers reliant Beyrouth aux autres régions avec des pneus en feu. Pour le deuxième jour consécutif, ils ont coupé la route principale menant à l’aéroport international de la capitale. Les banques, les écoles, les universités et les institutions publiques sont restées fermées. Des manifestants se sont rassemblés devant le siège du gouvernement dans le centre-ville de Beyrouth, et ont réclamé la démission du Premier ministre.
مظاهرات وسط #بيروت وعدد من المدن اللبنانية ضد الضرائب والفساد ودعوات لاستقالة الحكومة ورحيل رموز النظام pic.twitter.com/YyrXI2gZKy
— قناة الجزيرة (@AJArabic) 18 octobre 2019
Près de 30 ans après la fin de la guerre civile au Liban (1975-1990), le pays est toujours en pénurie chronique d’électricité et d’eau potable et est miné par les crises politiques à répétition. À la corruption endémique viennent s’ajouter les répercussions économiques de la guerre en Syrie voisine depuis 2011. Outre les divisions au sein de la coalition gouvernementale sur nombre de sujets.
«Je veux de l’électricité, je veux que les rues soient éclairées ? Je ne veux plus entendre le bruit des générateurs qui fournissent du courant à des prix exorbitants durant les heures où l’électricité publique est coupée», dit Dima Hassan 42 ans. «Commencez-là … Au moins quelque chose».
Vingt-trois manifestants ont été blessés selon la Croix-Rouge libanaise, et 60 membres des forces de sécurité d’après la police.
المتظاهرون يقطعون الطرق المؤدية إلى مطار بيروت الدوليhttps://t.co/QCI0sRifZW
— CNN بالعربية (@cnnarabic) 18 octobre 2019
Les manifestations ont eu lieu notamment dans des régions dominées par le Hezbollah chiite, mouvement armé pas habitué à des mouvements d’opposition dans ses fiefs.
Pour rappel, le Liban s’est engagé en avril 2018 à introduire des réformes en contrepartie de promesses de prêts et de dons d’un montant total de 11,6 milliards de dollars.