Monde

Covid-19 : Moderna accuse Pfizer-BioNTech de violation de brevet sur le vaccin

Moderna va porter plainte contre Pfizer-BioNtech. Chacune des deux entreprises américaines de biotechnologies avait développé son propre vaccin contre le Covid-19. Mais Moderna estime aujourd’hui que Pfizer a copié ses brevets. Au cœur de cette guerre, la technologie de l’ARN Messager. 

Les vaccins à ARN Messager représentent la grande nouveauté médicale déclenchée par la pandémie. Il y a deux ans, Moderna et Pfizer-BioNTech avaient très rapidement mis en production leurs vaccins contre le coronavirus en employant cette technologie. Celle-ci permet de commander aux cellules humaines la fabrication des protéines présentes dans le virus afin d’habituer le système immunitaire à le reconnaître et le combattre.

L’ARN Messager a permis à ces firmes d’empocher la mise dans la course aux vaccins. Mais Moderna est aujourd’hui convaincue que le vaccin de son concurrent contrevient à des brevets déposés par ses soins entre 2010 et 2016, précisément sur cette technologie naissante. «Pfizer et BioNTech ont copié cette technologie», résume le communiqué de Moderna.

Le géant de la pharmacie Pfizer a vu ses bénéfices exploser depuis la sortie de son vaccin : 22 milliards de dollars pour la seule année 2021. Moderna réclame donc une compensation pour l’utilisation indue de ses technologies brevetées. Elle précise cependant ne pas demander le retrait du marché du vaccin de son concurrent. Moderna semble vouloir garder le contrôle de technologies pouvant servir dans de nombreux autres contextes, soulignant utiliser sa plateforme de technologies, liées à l’ARN messager, pour le développement de traitements contre la grippe, le VIH, les maladies auto-immunes et cardiovasculaires ainsi que les cancers. Pfizer et BioNTech se sont dits «surpris par le litige» dans un message transmis à l’AFP vendredi, étant donné que leur vaccin «est basé sur la technologie d’ARN messager exclusive de BioNTech et a été développé à la fois par cette dernière et Pfizer». «Il est regrettable mais plutôt courant que d’autres entreprises allèguent qu’un produit ayant du succès viole potentiellement leur propriété intellectuelle», a indiqué BioNTech dans un communiqué séparé. Les deux entreprises se sont dites prêtes à se défendre contre ces allégations.

Sami Nemli / Les Inspirations ÉCO



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