Conjoncture : la région Eurasie clôture 2024 avec une croissance économique record
La région d’Eurasie a clôturé l’année 2024 avec une croissance économique record de plus de 4%, dépassant largement la moyenne mondiale de 3,2%, selon la Banque eurasiatique de développement (BED).
Les prévisions macroéconomiques pour 2025-2027, présentées récemment par les analystes de la BED, révélaient une modération du taux de croissance de la région à environ 3% en 2025. Cette performance est due aux progrès économiques «remarquables» réalisés dans la région entre 2000 et 2021, a indiqué Evgeny Vinokurov, économiste en chef de cette institution financière internationale, soulignant le potentiel croissant et la résilience de cette région «économiquement dynamique et attrayante sur la scène mondiale».
Pour 2024, le PIB nominal de la région devrait dépasser les 500 milliards de dollars, a-t-il précisé, ajoutant que la population de l’Asie centrale, qui a augmenté de plus de 3% au cours des deux dernières années pour atteindre 80 millions d’habitants, constitue une «fenêtre d’opportunité démographique» qui pourrait alimenter la croissance économique au cours des 15 à 20 prochaines années.
Nécessaires synergies
En dépit de ces progrès, l’analyste a reconnu l’existence de plusieurs défis qui entravaient la poursuite de la croissance, citant notamment l’enclavement de la région, les risques climatiques et environnementaux et le développement non coordonné des ressources en eau et en énergie.
«La meilleure façon de relever tous ces défis est de déployer des efforts conjoints et coordonnés entre les États de la région et les partenaires extérieurs. En collaborant à la gestion de l’eau et de l’énergie, en développant un cadre de transport eurasiatique unifié et en investissant dans les énergies renouvelables, nous pouvons parvenir à des solutions rentables et efficaces», a encore estimé Evgeny Vinokurov.
En 2023, les pays d’Asie centrale avaient lancé des projets en matière de gestion des ressources en eau. Ainsi, le Kazakhstan avait approuvé son concept de système de gestion des ressources en eau jusqu’en 2030, qui prévoit d’introduire des technologies d’irrigation économes en eau sur 150 000 hectares par an.
En quête de croissance durable
En Ouzbékistan, des projets visant à économiser 15 kilomètres cubes d’eau au cours des cinq prochaines années avaient été lancés, avec des plans visant à étendre l’irrigation au goutte-à-goutte de 75 000 hectares à 600 000 hectares, augmentant ainsi l’efficacité de l’eau de 25%. En sus, le Kazakhstan, le Kirghizstan et l’Ouzbékistan ont signé un accord pour la construction de la centrale hydroélectrique de Kambar-Ata-1, un projet transfrontalier soutenu par la Banque mondiale.
Pour l’économiste en chef de la BED, ces initiatives, associées à des investissements dans les infrastructures, le capital humain et le développement industriel, «pourraient positionner l’Asie centrale sur la voie d’une croissance durable à long terme».
Au niveau mondial, la Banque eurasiatique de développement prévoit un ralentissement de la croissance moyenne pour 2025-2027 par rapport aux années 2010. Le PIB des États-Unis devrait ralentir, passant de 2,8% en 2024 à 1,6% en 2025, tandis que la zone euro devrait connaître une modeste reprise, avec une croissance passant de 0,7% en 2024 à 1,1% en 2025, d’après cette institution.
Par ailleurs, la croissance de l’économie chinoise devrait s’accélérer pour atteindre 5% en 2025 grâce à des mesures de relance budgétaire et d’assouplissement monétaire, selon la même source.
Sami Nemli Avec Agence / Les Inspirations ÉCO
