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Conjoncture : la Banque mondiale craint que les taux élevés mettent des pays en difficulté

La hausse des taux d’intérêt pour contenir l’inflation alimentée par la guerre en Ukraine pourrait mettre en «difficulté» des pays qui ont des niveaux de dette élevés, a mis en garde la Banque mondiale (BM) mercredi.

«Le problème c’est qu’en raison des taux d’intérêt élevés, la croissance ralentit beaucoup» et « ralentit à des niveaux qui sont bien plus faibles qu’avant la crise», a constaté Indermit Gill, le chef économiste de la Banque mondiale, lors d’une conférence de presse. Il s’est référé à la rapidité de la hausse des taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) américaine dans les années 1970 pour tirer des enseignements sur la période actuelle. «Cela a pris longtemps, ça n’a pas duré un ou deux ans. Donc on devrait s’attendre à ce que ce cycle de resserrement (monétaire) prenne également longtemps», a-t-il dit. «Cela a laissé quelque 24 économies en faillite. Donc il faut s’attendre à ce que des pays qui n’ont pas bien géré leurs niveaux de dette rencontrent des difficultés. Il faut s’attendre à ce que des pays aient des problèmes», a-t-il prédit.

Effet domino
La hausse des taux renchérit les coûts d’emprunt et ferme des portes pour les pays endettés. La Banque centrale américaine (Fed) pourrait devoir relever encore ses taux, et les maintenir longtemps à un niveau élevé, a martelé mercredi une de ses responsables.

«Le taux directeur pourrait devoir augmenter encore et rester restrictif pendant un certain temps», a indiqué Michelle Bowman, une gouverneure de la Fed, lors d’un discours à Marrakech.

Les taux de la Fed se situent actuellement dans la fourchette de 5,25 à 5,50%, au plus haut depuis 2001. La Banque centrale européenne (BCE) a estimé récemment que la bataille pour ramener l’inflation à l’objectif de 2% allait encore durer, nécessitant de maintenir une politique monétaire restrictive. Selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), l’inflation mondiale devrait encore être à 5,8% fin 2024, et toujours à 3% dans les économies avancées, avant de retourner proche de l’objectif de 2% dans le courant de l’année 2025. Le président de la Banque mondiale, Ajay Banga, a jugé mercredi que le maintien probable de taux élevés dans le monde «peut représenter un événement compliqué pour les investissements tout comme pour les gens qui pendant des années s’étaient habitués à un environnement de taux plus bas».

La dette en question
Mardi, le ministre ivoirien de l’Économie, Adama Coulibaly, président du G24, le regroupant des pays en développement, a appelé les institutions financières internationales à «l’annulation de la dette des pays les plus vulnérables et les plus pauvres», principalement détenue par les «banques multilatérales de développement et (le) FMI». «Cette annulation concerne uniquement les pays les plus pauvres, nous ne demandons pas qu’elle soit annulée pour l’ensemble des pays», a-t-il insisté.

Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO


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