Bolivie: Washington suggère à Morales de renoncer à sa candidature
Les Etats-Unis ont suggéré jeudi que l’ancien président bolivien Evo Morales reste à l’écart des prochaines élections, dont Washington a espéré qu’elles soient «libres, justes et transparentes».
Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a promis de «soutenir» le gouvernement de transition de la présidente par intérim Jeanine Añez, qui a entamé les démarches pour convoquer de nouvelles élections présidentielles et législatives.
Le scrutin présidentiel du 20 octobre a marqué le début d’une violente crise politique: Evo Morales avait été proclamé réélu pour un quatrième mandat, mais face à la contestation et aux accusations de fraude, il a été contraint à la démission et a quitté le pays. Il a estimé jeudi avoir «le droit de se présenter» à une nouvelle élection mais s’est dit prêt à «renoncer» dans l’intérêt de la «pacification du pays». «Ceux qui ont participé aux irrégularités et manipulations flagrantes des élections irrégulières du 20 octobre doivent, pour le bien de la Bolivie, faire un pas de côté et laisser les Boliviens reconstruire leurs institutions», a déclaré Mike Pompeo dans un communiqué, dans une allusion claire à l’ex-président indigène.
Mike Pompeo a aussi appelé à la mise en place «d’un nouveau Tribunal électoral suprême afin de permettre à tous les Boliviens de participer dès que possible dans des élections vraiment libres et justes». Tout en soutenant la liberté d’expression et le droit à manifester, le secrétaire d’Etat américain a estimé que «la violence, la répression et l’intimidation politique» n’avaient «pas leur place dans une démocratie». Depuis la démission d’Evo Morales, ses partisans manifestent quotidiennement dans les rues de La Paz et dans certaines villes de province. De violents heurts ont eu lieu vendredi à Cochabamba (centre), son fief, où neuf personnes ont été tuées dans des affrontements avec la police et l’armée.