Alaa El Aswany saisit l’ONU contre le pouvoir de son pays
L’écrivain égyptien Alaa El Aswany, auteur de « L’immeuble Yacoubian », a saisi par le biais de ses avocats le Rapporteur spécial sur la promotion et la protection de la liberté d’expression des Nations Unies, « afin de protester contre la censure dont il est victime », selon un communiqué.
Poursuivi pour « insultes envers le président, les forces armées et les institutions judiciaires égyptiens » en Egypte où il est interdit de publication depuis 5 ans, il ne peut plus s’y rendre « sans être arrêté et déféré devant la justice militaire égyptienne pour avoir exercé sa liberté d’expression et d’opinion », indiquent ses avocats François Zimeray, Matthias Fekl et Jessica Finelle dans ce communiqué.
« Il craint également pour le sort qui sera réservé aux membres de sa famille, tous vivant en Egypte », poursuivent-ils.
En saisissant le rapporteur spécial de l’ONU, ses avocats entendent « dénoncer la violation flagrante d’un droit fondamental, celui de penser de dire et d’écrire, de sa liberté d’opinion par les autorités égyptiennes ».
Né en 1957, Alaa El Aswany est l’un des écrivains les plus célèbres du monde arabe. Son premier roman « L’immeuble Yacoubian », publié en 2006, est devenu un véritable phénomène éditorial international. Romancier, nouvelliste, essayiste, il est traduit en une trentaine de langues et a reçu une quinzaine de prix littéraires.
Chroniqueur engagé, il défend ardemment les valeurs de la démocratie dans de nombreux articles parus dans la presse égyptienne et internationale. Il est l’un des membres fondateurs du mouvement d’opposition « Kifaya » (Ça suffit).
Alaa al-Aswany, @AlaaAswany, le plus célèbre des écrivains égyptiens, auteur de « L’immeuble Iacoubian » dit « non » à la censure dont il est victime et saisit le rapporteur spécial sur la promotion et la protection de la liberté d’expression de l’ONU. pic.twitter.com/qE9uohAy62
— Bernard Lehut (@BernardLehut) 8 avril 2019
En 2011, il a pris une part active au Printemps arabe et participé au mouvement de la place Tahrir. Cette expérience lui a inspiré son roman « J’ai couru vers le Nil », publié en français l’an dernier et vendu à près de 30.000 exemplaires mais interdit, selon l’écrivain, dans tous les pays arabes sauf la Tunisie, le Maroc et le Liban.
Alaa El Aswany vit aujourd’hui aux États-Unis où il enseigne la littérature.