Zones industrielles. Ce que veulent les opérateurs

L’alignement des efforts pour assurer l’attraction des nouvelles zones industrielles est la grande priorité. La préservation et la mise à niveau des zones existantes devraient être au programme.
Le 1er forum des zones industrielles qui s’est tenu hier à Bouskoura a abordé la problématique de base à laquelle les opérateurs sont confrontés, à savoir l’apport du foncier dans le renforcement de la compétitivité des industriels. Le forum tenu sous l’égide du département de l’Industrie et organisé par le mensuel spécialisé «Industrie du Maroc» a permis de dresser un état des lieux des efforts qui ont été déployés depuis l’amorce du Plan d’accélération industrielle (PAI)pour faire des zones industrielles des locomotives de la création de l’emploi et d’amélioration des infrastructures d’accueil qui stimulent la compétitivité.
Selon Mustapha Bakkoury, président du Conseil régional de Casablanca, «la compétitivité doit se construire zone par zone. Il faut intégrer l’approche écosystémique». Le président du Conseil de la région la plus industrialisée du Maroc a mis en relief la nécessité «d’adopter la bonne démarche pour être à la hauteur des attentes royales», laquelle devra passer nécessairement par la formation professionnelle adéquate. Les structures de formation et de recherche ne se feront pas forcément au niveau de chaque zone mais devront s’accommoder aux besoins de la nouvelle étape de l’industrialisation du pays. Au niveau de la région de Casablanca, la question de la place des zones industrielles ne date pas d’hier et il va falloir penser au sort des zones industrielles existantes comme celle de Sidi Bernoussi qui emploie près de 60.000 personnes dans le secteur industriel. Parallèlement aux zones industrielles nouvelle génération, les décideurs au sein de la région veulent capitaliser sur l’expérience de Casablanca pour atteindre d’autres zones, comme Mohammédia, Sidi Bennour, Benslimane et Médiouna dans l’optique de pouvoir installer «des zones industrielles de proximité » qui se caractérisent par leur capacité d’implantation dans des zones à forte densité d’habitats.
Coup de pouce aux professionnels
«La spéculation a été soulevée par les fédérations professionnelles pour trouver le foncier adéquat», a déclaré Ali Seddiki, DG de l’Industrie au sein du ministère pour mettre en avant le grand souci des opérateurs qui cherchent à éviter d’être pénalisé par la spéculation autour du foncier industriel. Les infrastructures d’accueil industriel ainsi que la convergence des initiatives étatiques, du privé et les chambres de commerce forment aussi l’une des questions qui accaparent l’attention des opérateurs dans l’objectif d’assurer des investissements industriels durables et faire des zones industrielles des facteurs d’accélération de la compétitivité des régions. À noter que les besoins des industriels ne cessent de se développer depuis le lancement du PAI sans que cela ne s’accompagne d’une nouvelle politique des prix pour la cession des lots au sein des zones industrielles. Du côté du gouvernement, ce sont les missions relatives à la planification dans ce domaine qui restent prioritaires avec un inventaire des besoins des investisseurs pour chaque zone qui a été réalisée. Pour résoudre la problématique des prix, le département de tutelle veut soutenir la location pour ensuite procéder via un fonds d’aide aux investisseurs. La formule de la location pourrait encourager les investisseurs à s’installe au sein des zones aménagées. Concernant le volet de la gestion, le caractère facultatif des cotisations au sein des collectifs des associations qui se chargent de la gestion des zones présente aussi un handicap, au moment où les opérateurs demandent un accompagnement efficace pour la durabilité des actions destinées à l’amélioration des services au sein des zones industrielles sans oublier l’implication des collectivités territoriales dans la concrétisation des objectifs planifiés au niveau du ministère.