Éco-Business

Usine PSA de Kénitra: la reprise dépendra de l’activité commerciale

C’est un travail à la fois colossal et minutieux qui a été réalisé dans l’usine PSA de Kénitra avec l’instauration d’un protocole sanitaire strict, voire radical si l’on s’en tient aux explications avancées par le management du groupe. Lors d’une e-conférence tenue vendredi matin avec seulement 5 médias nationaux (dont Les Inspirations ÉCO), Samir Cherfan et Rémi Cabon, respectivement Directeur de la région Afrique Moyen-Orient du Groupe PSA et Directeur de l’usine de Kénitra, ont tour à tour expliqué les mesures instaurées pour «verrouiller» le site sur le plan sanitaire.

Un protocole sanitaire drastique
«Nous ne sommes pas dans une crise de quelques semaines, mais bien dans une situation qui pourrait s’étaler sur des mois, d’où notre volonté de protéger les salariés et de préserver la pérennité de l’entreprise, ce qui est notre priorité aujourd’hui», a d’emblée déclaré Samir Cherfan. Avec les services médicaux de l’entreprise, ainsi que les représentants du personnel, ce protocole sanitaire a été déployé pendant toute cette période de suspension d’activité dans l’usine en se conformant aux recommandations des autorités sanitaires du royaume et aux standards internationaux du groupe. Transport, accès au site, vestiaires, postes de travail, lieu de restauration, sanitaires et vestiaires, espaces bureaux et salles de réunions…etc, aucun aspect n’a été occulté dans le déploiement de ce protocole sanitaire qui compte près de 100 mesures et met l’accent sur la protection individuelle, ainsi qu’un nettoyage intensifié. Avant même l’arrivée à l’usine par mini-bus, celui-ci est désinfecté et n’est rempli qu’à 40% de sa capacité. Avant de monter dans le bus, une prise de température est effectuée aux employés qui sont obligés de porter un masque, puis de s’installer à partir du fond et en quinconce (comme 5 points sur un dé de jeu). À l’entrée de l’usine, la distanciation est marquée au sol et le thermomètre infrarouge est à nouveau pointé, puis une bouteille d’eau distribuée à chaque employé, puisque les fontaines à eau ont été retirées. Autre exemple de mesures : les douches sont condamnées et les vestiaires ne sont accessible qu’à l’entrée et la sortie des équipes, tandis que le prestataire de nettoyage désinfecte les casiers avant et après leur utilisation.

Des mesures auditées et certifiées au niveau 5
Dans les unités de production, des kits de désinfection ont été installés et chaque employé doit porter masque et lunettes (ou visière) de protection. Il est aussi tenu d’une distanciation minimale d’un mètre avec les autres personnes et doit conserver le même poste de travail durant la journée. Outre les poignées, les outils et surface de travail sont également soumis à un nettoyage fréquent. L’opération de nettoyage est renouvelée chaque heure et une désinfection est réalisée en fin de journée. À tout cela, s’ajoute l’affichage de fiches informatives sur les mesures d’hygiène additionnelles à prendre dans l’usine et même celles à suivre en rentrant chez soi. PSA Maroc indique que les autorités sanitaires du royaume ont visité l’usine pour vérifier et jauger ces mesures qui ont été auditées par un organisme externe et certifiées au «niveau 5», soit le plus seuil le plus élevé en la matière. À n’en pas douter, l’instauration de cette batterie de mesures a bel et bien un coût, évalué à «plus d’une centaines de milliers de DH, mais cela est sans commune mesure avec la santé et la sécurité de nos employés», a répondu Rémi Cabon.

La date de reprise dépendra de l’activité commerciale
«Aujourd’hui, nous sommes prêts pour la reprise de l’activité industrielle et cela ne va seulement pour l’usine de Kénitra, mais pour l’ensemble de son écosystème», a indiqué Samir Cherfan. Puis d’ajouter que la date du redémarrage industriel n’a pas encore été fixée et qu’elle dépendra de la conjoncture. Or, «personne ne sait combien va durer encore cette situation et l’on ne peut reprendre l’activité industrielle tant que l’activité commerciale n’a pas repris, sinon l’on risque de sur-stocker, ce qui n’est pas bon», dixit Cherfan. L’allusion à l’activité commerciale ne concerne pas seulement le Maroc, mais aussi et surtout l’international, puisqu’environ 90% des volumes de la Peugeot 208 «made in Morocco» sont destinés à l’export. Enfin s’agissant du doublement capacitaire, du programme «Citroën AMI» et d’autres questions stratégiques, «ces projets sont en cours et ne sont nullement remis en question», rassure le patron de zone du groupe PSA.


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