Urbanisation : l’Institut Groupe CDG se penche sur les défis de la métropolisation au Maroc
L’Institut Groupe CDG a organisé, cette semaine, un webinaire sur les défis de la métropolisation au Maroc et les perspectives d’accompagnement des grandes agglomérations en constitution, dans leur rôle de locomotive de développement et de création de richesse.
Dans le cadre du cycle de rencontres organisé par l’Institut Groupe CDG, un panel d’experts s’est penché, mardi dernier, sur les défis de la métropolisation au Maroc. Sous le thème «réussir la métropolisation», ce webinaire a été l’occasion, pour les experts, de mettre l’accent sur des questions en relation avec les moyens mis en œuvre pour gérer le développement des métropoles.
Dans ce cadre, Nicolas Maisetti, directeur du Programme POPSU métropoles, EPAU, a présenté l’expérience française dans le cadre de la Plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines (POPSU) qui est un programme de recherche national visant à croiser savoirs scientifiques et expertise opérationnelle pour mieux comprendre les enjeux et les évolutions associés aux villes et aux territoires. «Mettant en place un circuit court entre le décideur et le chercheur, le POPSU vise à intensifier les liens entre les praticiens, les élus, les collectivités, les opérateurs des politiques territoriales et le monde des chercheurs. Il repose sur des études de cas monographiques permettant de comparer entre elles les différentes métropoles du pays», précise Maisetti.
Le rôle des politiques métropolitaines est d’accompagner les grandes agglomérations en constitution, dans leur rôle de locomotives de développement et de création de richesse. La Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD) recommande, dans ce cadre, la mise en place d’outils de planification et de gestion adaptés aux spécificités des grands pôles urbains. Ce qui ne saurait se réaliser sans l’adoption d’une nouvelle gouvernance et de modes de coordination favorisant les synergies entre les acteurs institutionnels impliqués dans le développement et la gestion de la ville. Chaymae Belouali, spécialiste du développement urbain à la Banque Mondiale (BM), a précisé que le Maroc assiste à une forte dynamique d’urbanisation où les grandes villes constituent les principaux réceptacles économiques avec environ 75% du PIB et 60% de l’emploi.
«On assiste à une urbanisation double avec, certes, des opportunités économiques, mais également des défis en termes de disparité et d’articulation entre le centre et les périphéries», précise Belouali.
En effet, l’impact de l’urbanisation sur l’augmentation de la richesse n’est pas accompagné par la croissance économique attendue, ce qui montre clairement que l’urbanisation au Maroc ne tourne pas à plein régime. Belouali a expliqué, dans ce cadre, que les pays qui ont réussi la réalisation d’une croissance économique, en parallèle avec le processus de métropolisation, ont opté pour une politique territoriale différenciée.
Les participants ont, par ailleurs, abordé la question du devenir des périphéries, notamment en termes d’actions et de programmes visant à en faire des relais efficaces comme bassins de vie et lieux de production de richesse et de création d’emplois.
D’ailleurs, un développement résilient des grandes métropoles nécessite une approche qui intègre les espaces en périphérie de la métropole. Le développement des métropoles requiert aussi de mobiliser de nouvelles sources de financement, à travers une gestion plus efficiente des dépenses, une mutualisation des moyens ainsi qu’une optimisation des ressources foncières.
Rappelons que, selon les projections de la population des Régions et des provinces 2014 -2030, publiées en 2017 par le Centre d’études et de recherches démographiques, relevant du HCP, la Région Casablanca-Settat contribuerait pour une grande part à la croissance démographique, soit 26,2%, suivie par les les Régions de Rabat-Salé-Kénitra (13%), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (12%), Sous-Massa (11,6%) et Marrakech-Safi (11,4%).
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO