Éco-Business

Technopark : un incubateur historique

Technopark a été un des premiers incubateurs à baigner dans le monde de la technologie et à accueillir bien des jeunes pousses de la tech. Le succès est tel que près du quart des startups accompagnées exportent leurs solutions en Afrique et en Europe.

Cela fait plus de 20 ans que Technopark a flairé l’engouement et s’est positionné en tant que fédérateur des entreprises technologiques. A travers tout un programme d’accompagnement et d’avantages offerts, notamment en matière de domiciliation, il est l’un des pionniers dans le mécanisme de création de projets technologiques. Tout au long de son existence, l’incubateur a vu naître et émerger les premières startups du pays. Toutefois, dans son historique, un tournant a été marqué en 2010. Une année durant laquelle beaucoup de synergie a été créée autour de l’écosystème, selon la directrice générale de Technopark, Lamiae Benmakhlouf. L’impulsion s’est accrue avec la mise en place des premières collaborations permettant d’offrir des services de proximité. Le premier fonds d’amorçage, Maroc Numeric Fund, dédié à la tech, s’y est également implanté. «C’est en 2017 qu’une véritable dynamique a été insufflée et la crise pandémique a favorisé l’accélération de l’émergence de nouveaux modèles économiques. Preuve en est le nombre record de nouvelles entrées que nous avons compté au Technopark», indique Lamia Benmakhlouf.

L’accès aux marchés fait défaut
Certes, l’élan est bien ancré, mais il pourrait être davantage plus important à l’instar d’autres pays émergents, si le système réglementaire était plus approprié. Il faut signaler qu’à l’heure actuelle, il n’existe aucune loi qui définit la startup, ce qui est un frein en soi, à en croire les professionnels. En dehors de cette faille réglementaire, la DG de Technopark reproche l’insuffisance du système de financement. Pour elle, il y a un gap entre les startups qui démarrent et celles qui sont en phase de développement commercial. «Le lancement d’une startup nécessite entre 200.000 et 500.000 dirhams, et ce sont les fonds d’amorçage qui accompagnent dans cette phase, alors que le développement requiert des sommes plus importantes. A ce stade, le système de financement adéquat est quasi inexistant.

De plus, l’on constate une incompréhension des banquiers du modèle économique des startups», fustige-t-elle. L’écosystème est également confronté à une difficulté d’un autre genre. Il s’agit de l’accès aux marchés. La DG déplore l’absence de stratégie permettant d’intégrer les marchés publics.

«Une startup ne répond pas aux mêmes exigences qu’une entreprise pour répondre aux appels d’offres, par exemple. Les startups ne peuvent y prétendre. La startup a la particularité d’être agile et d’assurer une veille technologique pour pouvoir apporter des solutions innovantes. Je dirais qu’il y a un problème de confiance qui se pose avec acuité», indique la DG.

Un manque de confiance qui s’étend même aux comptes privés qui n’adhèrent pas à l’idée. Les délais de paiement sont une autre paire de manches. Les retards de paiement trop longs s’avèrent être fatals pour une startup. Ces derniers portent préjudice à la
pérennité des startups.

Avantages et services
Par ailleurs, en termes de services prodigués aux porteurs de projets, Technopark dispose de sessions de sensibilisation avec les fonds d’amorçage. Dans la même perspective, le réseau met à disposition une cinquantaine de workshop sur la gestion, le management, la comptabilité et les finances. La protection des données n’est pas en reste. Un partenariat a été conclu avec la CNDP, laquelle prodigue mensuellement des formations au Technopark.

Ainsi, en dehors de l’accès à l’information et l’appui pour monter les dossiers, les porteurs de projets peuvent bénéficier de services de proximité tels que la CNSS, la CIMR, l’assurance et même un expert-comptable, qui sont implantés sur place. Un accompagnement sur mesure est également proposé. S’ajoute à cela le tarif préférentiel du locatif qui est de 1.500 à 3.000 DH avec des espaces plug and play. Il s’agit d’un tarif forfaitaire qui donne accès à toutes les actions entreprises par l’incubateur.

Pour la directrice générale, l’environnement reste propice au succès des startups avec 90% de taux pérennité des entreprises. Le benchmark à l’international avec d’autres incubateurs structurés indique que Technopark est à 80% de suivi et de coordination.

En termes de réalisation, l’année 2022 a été marquée par l’internationalisation de 3 startups. Huit autres startups ont levé des fonds à l’international. A noter que 25% des startups exportent leurs solutions en Afrique et en Europe. Aujourd’hui, Technopark compte à son actif 450 startups installées dans le réseau composé de 5 sites. Toutefois, l’ouverture d’autres sites, notamment à Fès, Tiznit et Oujda, sont en cours de concrétisation. Le nombre de startups accompagnées par le réseau s’élève à 3.000. Récemment, le réseau a donné accès aux mêmes services aux coworkers et autoentrepreneurs à la
recherche d’un espace.

Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO


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