Taux obligataires : la détente se confirme
Alors que le déficit de liquidité bancaire continue de se creuser, le marché obligataire maintient son orientation baissière, porté par une intervention accrue de Bank Al-Maghrib et une gestion prudente des levées du Trésor. Sur le primaire comme sur le secondaire, les taux poursuivent leur repli, confirmant une dynamique amorcée ces derniers mois.
Le marché obligataire poursuit sa dynamique de détente sur les taux, portée par un creusement du déficit de liquidité bancaire et une intervention accrue de Bank Al-Maghrib. Dans un contexte où le Trésor ajuste prudemment ses levées, les taux longs enregistrent une nouvelle baisse, confirmant une tendance amorcée ces derniers mois. Une situation qui traduit un environnement monétaire accommodant, propice à la poursuite de la consolidation sur le marché secondaire.
Un marché monétaire sous tension
La semaine écoulée a été marquée par une aggravation du déficit de liquidité bancaire, qui s’établit désormais à -139,6 milliards de dirhams (MMDH), soit une hausse de 2,45% en comparaison avec la période précédente.
Dans ce contexte, Bank Al-Maghrib a ajusté son intervention en réduisant le volume de ses avances à 7 jours, qui reculent de 2,32 MMDH pour s’établir à 55,1 milliards.Les taux monétaires restent, quant à eux, globalement stables. Le taux moyen pondéré interbancaire (TMP) s’est maintenu à 2,50%, tandis que le taux MONIA (Moroccan overnight index average) a légèrement progressé pour atteindre 2,49%.
Cette évolution témoigne d’un marché qui reste sous contrôle, malgré les tensions persistantes sur la liquidité. La politique monétaire reste orientée vers une stabilisation des conditions de financement, avec une attention particulière portée aux besoins de liquidité des banques.
Des taux primaires en baisse sur les longues maturités
La tendance baissière des taux s’est confirmée sur le marché primaire, en particulier sur les maturités longues. Lors de la dernière adjudication, le Trésor a levé 1,415 MMDH, soit un taux de satisfaction de 22% par rapport aux 6,52 milliards proposés.
Les taux des obligations retenues ont poursuivi leur repli, avec 2,44% pour la ligne 26 semaines (-10 pbs), 3,169% pour la ligne 10 ans (-5,9 pbs) et 3,744 % pour la ligne 20 ans (-4,1 pbs). Le Trésor profite de conditions favorables pour refinancer sa dette à des taux historiquement bas. Cette tendance pourrait se prolonger à court terme, d’autant que les anticipations d’une émission obligataire à l’international restent élevées.
Un marché secondaire en repli généralisé
Le marché obligataire secondaire prolonge la dynamique baissière du primaire, avec un recul généralisé des taux sur l’ensemble des maturités. Les baisses les plus marquées ont été observées sur les obligations à moyen et long terme, avec -7,6 pbs sur la ligne 26 semaines, -3,48 pbs sur la ligne 52 semaines et -2,57 pbs sur la ligne 10 ans.
Cette tendance traduit un intérêt soutenu des investisseurs pour les titres souverains, favorisé par un environnement de taux bas. La détente des taux obligataires reflète un appétit constant pour les valeurs refuges, dans un contexte où le Trésor ajuste ses besoins de financement de manière prudente.
Vers une consolidation des taux bas ?
Les perspectives restent favorables à une poursuite de la détente sur les taux, portée par plusieurs facteurs. D’une part, la gestion prudente du Trésor, qui aborde le mois de février avec une position de liquidité relativement confortable, pourrait limiter les tensions sur les taux primaires.
D’autre part, l’éventualité d’une émission obligataire à l’international renforce l’attractivité du marché domestique, ce qui devrait accentuer la dynamique baissière.
S.R. / Les Inspirations ÉCO