Stratégie commerciale. Le Souss-Massa ouvre le bal
Dans le cadre de l’élaboration de la stratégie du commerce, actuellement en cours de préparation par le ministère de tutelle, les professionnels de la région Souss-Massa ont émis leurs propositions. Celles-ci sont présentées lors du Forum marocain du commerce prévu les 24 et 25 avril à Marrakech.
À l’instar de la déclinaison régionale du Plan d’accélération industriel (PAI), c’est la Région Souss-Massa qui a amorcé, vendredi dernier, la première étape régionale de la série de rencontres, qui seront organisées à l’échelon national par les Chambres de commerce, d’industrie et de services (CCIS) des 12 régions du royaume pour l’élaboration de la stratégie du commerce, actuellement en cours de préparation par le ministère de tutelle. Ainsi, la tenue de cette rencontre à Agadir, qui a porté en outre sur les contraintes et difficultés qui entravent le développement du secteur du commerce, a permis de formuler des propositions opérationnelles susceptibles d’enrichir le contenu de cette feuille de route et dans le cadre d’une consultation élargie avec les différents segments du commerce, la Chambre régionale de commerce, d’industrie et des services du Souss-Massa a initié quatre ateliers thématiques à la veille même de cette rencontre avec Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique. Il va sans dire que les recommandations et les propositions qui découleront des travaux de ces rencontres régionales vont enrichir selon le ministère de tutelle les discussions et les réflexions qui seront menées au niveau national lors du Forum marocain du commerce qui se tiendra les 24 et 25 avril prochains à Marrakech. «Nous allons nous accorder lors de ce forum sur les priorités à mettre en oeuvre pour le développement de toutes les formes de commerce et de services», souligne Moulay Hafid Elalamy qui a pris Stratégie commerciale. Le Souss-Massa ouvre le bal note de certaines recommandations émises par les commerçants de la région Souss-Massa. Lesdites doléances enrichiront aussi les discussions lors des assises de la fiscalité, prévues les 3 et 4 mai 2019 à Rabat.
Pour sa part, Karim Achengli, président de la Chambre de commerce, d’industrie et des services du Souss-Massa souhaite «que le forum soit un point de départ pour le lancement, à l’instar du Plan d’accélération industrielle, d’une feuille de route dédiée au développement du commerce intérieur au Maroc». L’émission de plusieurs recommandations a marqué les travaux de cette rencontre en fonction des quatre principaux axes préfixés. Il s’agit pour le premier atelier dédié aux impôts, lois et législations d’effectuer, entre autres, une réforme fiscale globale en tenant compte de la conjoncture socio-économique et d’intégrer le secteur du commerce dans la nouvelle charte d’investissement. À cela s’ajoute la révision du plafond minimum exonéré de l’impôt en l’augmentant pour le situer à 60.000 DH. Les professionnels ont également appelé à la diminution de la pression fiscale sur les commerçants, la facilitation de la procédure de la révision fiscale et l’augmentation du plafond forfaitaire exonéré de l’impôt d’1 à 3 MDH pour les commerçants de gros et de 2 à 4 MDH pour les commerçants de tabac.
Les professionnels ont également demandé l’augmentation du plafond d’imposition de 500.000 DH à 1,2 million de DH pour les autos entrepreneurs et octroyer plus de prérogatives aux chambres avec l’actualisation de leur code électoral. S’agissant de l’atelier consacré à la planification, l’urbanisme commercial et les contraintes spatiales, les commerçants du Souss-Massa ont insisté sur la réalisation d’un schéma directeur dédié au commerce intérieur au niveau des provinces et préfectures. Les commerçants on souligné aussi l’importance d’accorder plus d’attention au secteur du commerce lors de la préparation des documents d’urbanisme et la révision de la réparation géographique des grandes surfaces en plus de trouver des solutions finales à la problématique des commerçants ambulants. Ce n’est pas tout puisque les participants ont également réclamé la révision des coûts d’eau et d’électricité pour les activités commerciales. S’agissant des services et de leur couverture sociale, les commerçants de la Région Souss-Massa ont mis l’accent sur la nécessité de mettre en place une couverture sociale globale répondant à leurs attentes. Ils ont aussi proposé que la gestion de cette couverture sociale soit attribuée à la CNSS. Dans le même sillage, ils ont proposé de réduire l’âge de la retraite et les points accumulés en les ramenant de 8.000 à 6.000 points. En outre, ils souhaitent aussi la mise en oeuvre d’un système de retraite selon une catégorisation A, B et C et la liberté du choix d’adhésion à ce système. Par ailleurs, le dernier atelier dédié à l’appui, l’accompagnement et le financement a préconisé le lancement de centres de formation en faveur des commerçants et la réalisation d’un programme de renforcement de leurs capacités par Maroc PME. Les professionnels ont insisté aussi sur l’accompagnement et l’appui aux petits commerçants pour l’accès aux appels d’offres publics. Les commerçants ont également recommandé lors de cette rencontre la mise en place, entre autres, d’un fonds pour le développement commercial à l’instar du fonds de développement agricole et industriel ainsi que la facilitation des financements dédiés à l’E-commerce.
Le commerce, 3e contributeur au PIB
2e employeur au niveau national, le secteur du commerce emploie plus de 1,49 million de personnes, soit 13,8% de la population active du royaume. Il est également le premier employeur au niveau urbain avec une insertion d’1,16 million de personnes, soit 21,4% de la population active. Au Maroc, le secteur du commerce est le 3e contributeur au PIB national à hauteur de 8% avec une valeur ajoutée de 84,3 MMDH en 2017. Selon le ministère de tutelle, «ce secteur est en mutation constante et le petit commerce de proximité est un maillon important de la chaîne. Il représente 80% du secteur en termes de points de vente. Cela dit, le consommateur marocain reste attaché à ce mode de commerce mais souhaite sa modernisation».