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SIAM : Pour une agriculture durable en Afrique

Le financement reste l’enjeu majeur de l’agriculture africaine qui est dominée par des petites exploitations familiales subissant les aléas climatiques.

Quelle durabilité économique et sociale pour l’agriculture en Afrique ? C’est la question à laquelle la 3e édition du forum du groupe Crédit agricole du Maroc a apporté des réponses, lors d’une conférence consacrée, ce mercredi, aux financements de l’agriculture en Afrique en marge de la 11e édition du SIAM. Pour Tariq Sijilmassi, président du directoire du Crédit agricole du Maroc, «les modèles agricoles ne manquent pas, mais le plus important reste de repenser cette activité afin qu’elle soit durable, mais surtout efficace». Partant ce constat, le financement reste l’enjeu majeur de l’agriculture africaine qui est dominée par des petites exploitations familiales subissant les aléas climatiques. «Les financements de l’État sont très importants, notamment à travers l’expérience marocaine grâce au Plan Maroc Vert, mais il est nécessaire d’inventer de nouveaux modèles financiers tout en respectant les normes bancaires qui deviennent de plus en plus difficiles et contraignantes pour pouvoir appuyer une agriculture axée sur l’efficience économique, l’équité sociale et la préservation des ressources naturelles», explique Tariq Sijilmassi.

Il va sans dire que l’année 2016 a été, selon Sijilmassi, une année décisive pour l’agriculture marocaine à cause du retard des pluies ayant engendré un déficit pluviométrique de 63% par rapport à une année normale. Chose qui a entraîné des dégâts psychologiques, mais heureusement qu’il y avait un rattrapage. À cet égard, plusieurs mesures ont été prises par le ministère de l’Agriculture et la pêche maritime, dont une partie s’inscrit dans le cadre du programme national d’atténuation des impacts du déficit pluviométrique qui a nécessité une enveloppe de l’ordre de 4,5 MMDH en plus d’un potentiel d’indemnisation de 1,25 MMDH de DH par la compagnie d’assurance, dans le cadre du produit multirisque climatique pour les cultures céréalières et printanières.

De son côté, Michel Eddi, président du CIRAD a appelé à plus d’engagement politique pour le développement de l’agriculture. «Le secteur doit intégrer davantage les agendas politiques des pays africains puisqu’il représente la base des économies de ces pays», précise-t-il. Il faut également noter que l’agriculture dans les pays africains connaît de nombreux défis, en particulier la concordance entre les investissements publics et privés, d’où l’exigence pour les États de conduire une vision politique et un cadre de cohérence des investissements pour le développement d’une agriculture économiquement durable. C’est pourquoi, les pays africains doivent apporter plus d’attention à l’agriculture familiale, mais aussi mettre en exergue les voies d’intensification en intégrant les critères de durabilité et en donnant la priorité aux petites agricultures qui sont capables de générer des revenus et de l’emploi. Par ailleurs, le forum a été marqué par la distribution du livre blanc du développement durable édité par le Crédit agricole.


 

Le potentiel agricole africain est considérable
L’agriculture africaine occupe globalement près de la moitié de la population alors qu’elle contribue à moins de 20% du PNB et à 10% des exportations. L’agriculture participe à une faible part des chaînes de valeur nationales et internationales. Toutefois, le potentiel agricole africain est considérable. L’Afrique possède un quart des terres cultivables dans le monde alors qu’elle contribue pour moins de 10% à la production agricole mondiale. 60% des terres arables ne sont pas cultivées de manière permanente. Il y a en Afrique un sous-investissement agricole : 7 milliards de dollars effectifs contre plus de 40 nécessaires, même si la hausse des prix mondiaux a favorisé la rentabilité de ces investissements.


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