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Politique monétaire : vers un statu quo du taux directeur !

Bank Al-Maghrib devrait maintenir inchangé son taux directeur à 1,5% lors de son prochain Conseil du 21 décembre, prévoit CDG Capital Insight, dans son dernier flash consacré à l’étude de la politique monétaire pré-Conseil de BAM.

«Il est plus que probable que Bank Al-Maghrib maintienne le taux directeur inchangé à 1,5% lors de son prochain Conseil et ce, dans l’attente d’une transmission complète des baisses du taux directeur vers les taux débiteurs et d’une amélioration des conditions d’investissement et de financement», note CDG Capital Insight dans son récent flash pré-Conseil de Bank Al Maghrib (BAM). Pour expliquer sa position, CDG capital relève trois faits majeurs caractérisant le comportement des sphères monétaire, financière et réelle de l’économie nationale.

Le déficit de liquidité atténué
Il s’agit, notamment, d’une atténuation du déficit de la liquidité du secteur bancaire, sous l’effet d’une amélioration conjuguée des facteurs autonomes de la liquidité bancaire (la circulation fiduciaire, les avoirs officiels de réserve et la position nette du Trésor public). En effet, suite à une hausse importante enregistrée au cours de T3-2021, le déficit de liquidité du système bancaire s’est atténué pour s’établir à -73,8 MMDH en moyenne hebdomadaire, en octobre, contre -83 MMDH enregistré un mois auparavant.

Transmission incomplète de la baisse du taux directeur
L’appréciation de CDG Capital est aussi expliquée par une transmission incomplète des deux baisses du taux directeur, de 75 Pbs (points de base) au total, enregistrées en 2020, vers les taux débiteurs, avec une faible reprise des crédits, particulièrement ceux destinés à l’équipement. Les analystes assurent, dans ce sens, qu’après la baisse de 13 Pbs du Taux moyen pondéré global débiteur (TMPGD) enregistrée au T2-2021, une légère hausse de 3 Pbs a été notée le trimestre d’après. Cette faible variation couvre une stabilité des taux assortissant les prêts aux particuliers à 5,20%, avec un recul de 13 Pbs des taux appliqués aux crédits à la consommation et une hausse de 2 Pbs de ceux des prêts à l’habitat, ainsi qu’une augmentation des taux appliqués aux prêts aux entreprises de 13 Pbs, traduisant principalement un accroissement de 71 Pbs des taux relatifs aux prêts à l’équipement et de 12 Pbs pour la promotion immobilière. Dans ces conditions, «le rythme d’accroissement, en glissement annuel, des crédits bancaires au secteur privé, a régressé pour s’établir en moyenne à 4,3% au cours des dix premiers mois de l’année 2021 contre 5,8% une année auparavant. Cette tendance a principalement concerné les crédits à l’équipement et à la promotion immobilière», est-il expliqué.

2% de seuil d’inflation
Un autre facteur est aussi cité dans ce sens, notamment le ralentissement prévu de la croissance économique en 2022, sous l’effet d’une baisse prévue du PIB agricole, (dans l’hypothèse d’une campagne agricole moyenne), et d’un léger recul de la croissance non agricole, compte tenu de la dissipation de l’effet de base généré par la crise sanitaire. Sur ce sujet, les analystes notent que «malgré le faible dérapage à la hausse de l’inflation sous-jacente enregistrée au cours des derniers mois, les prévisions d’inflation à moyen terme demeurent en dessous du seuil théorique de 2%, reflétant l’absence de pressions émanant de la demande, comme l’illustre le niveau élevé du taux de chômage (11,8% en T3-2021) et la faible progression des crédits». Ceci dit, dans son analyse, CDG Capital Insight écarte complètement la perspective d’une baisse supplémentaire du taux directeur. Cette éventualité «devrait générer un recul additionnel aussi bien des taux associés aux produits d’épargne bancaire que des taux obligataires au sens large, ce qui pourrait conduire à un affaiblissement de l’épargne financière d’un côté, et à l’alourdissement des contraintes de gestion pour les fonds de retraite et d’assurance vie, de l’autre». D’après l’économiste à la Direction Insight, Ahmed Zhani, ce Conseil intervient dans un contexte de reprise économique associée à un ralentissement de la distribution des crédits, particulièrement ceux destinés à l’investissement, ajoutant que les trois faits majeurs, précédemment relatés, caractérisent le comportement des sphères monétaire, financière et réelle de l’économie nationale, depuis la tenue du dernier Conseil de Bank Al-Maghrib en octobre 2021.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO



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