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PLF : journée de colère des blouses blanches (VIDEO)

Le gouvernement fait face à une multiplication de mouvements de protestation des acteurs du secteur libéral. Après les manifestations des avocats, c’est au tour des médecins libéraux de rejoindre le mouvement. Un sit-in est tenu devant le Parlement pour contester les mesures fiscales du PLF. En détails.

Une petite poussée de tension est ressentie ces temps-ci. En effet, ces semaines s’annoncent plutôt difficiles et mouvementées pour le gouvernement qui devra affronter simultanément la grève des robes noires et le sit-in des blouses blanches, tous opposés aux nouveaux dispositifs fiscales contenus dans le projet de loi de finances 2023 (PLF). Mardi 15 novembre, une assemblée de médecins et dentistes s’est rassemblée devant le Parlement à Rabat réclamant et appelant les autorités à revoir les nouvelles mesures concernant l’Impôt sur les sociétés (IS) et le prélèvement à la source.

Les femmes au front
Parmi les protestataires se tiennent au premier rang la gent féminine. Criant haut et fort, ces femmes – mais pas seulement -, mères et épouses lancent un appel urgent pour conjurer les nouvelles mesures. «Nous ne sommes pas que des médecins, mais également des mères. Nous ne travaillons qu’à mi-temps pour pouvoir consacrer du temps à nos familles. Comment voulez-vous qu’on survive avec de telles mesures ?», déplore Yasmine, mère de deux enfants. «Il ne faut pas oublier qu’on est des citoyens avant tout, et qu’on est aussi concerné par l’inflation actuelle. On n’en peut plus», acclame à l’autre bout de la rue un médecin.

La hausse de l’impôt et le prélèvement à la source ne sont pas les seules causes et raisons du sit-in, mais c’est tout un cumul. «Les dentistes voient leurs revenus amputés. Nous sommes contraints de payer des charges qui s’élèvent à 50 voire 60% pour du matériel consommable. D’autant plus que les dentistes des cabinets privés – contrairement aux médecins – représentent à peu près 90% des dentistes au Maroc, et, par conséquent, les plus à plaindre», conteste l’un d’entre eux.

Entre TVA, taxes professionnelles, cotisations sociales, et autres, on débourse 3.000 DH par mois. Une somme doublée quand il s’agit d’un couple marié de médecins dentistes, fait savoir un autre protestataire. A en croire certains, le prix du matériel a augmenté depuis le Covid, «pourtant on a gardé les mêmes tarifs, parce que justement on est sensible à la situation précaire de certains patients», explique-t-on. Des débats houleux et des réactions colériques, et pourtant le gouvernement campe toujours sur ses positions. Ce sujet sensible fait réagir plus d’un.

De son côté, le Syndicat national des médecins du secteur libéral (SNMSL) a catégoriquement rejeté le nouveau régime fiscal qui prévoit la mise en place du prélèvement à la source de l’impôt. «L’Impôt sur le revenu des personnes physiques impose au médecin du secteur privé de payer 38% des bénéfices, similaires à 20% pour les sociétés commerciales ayant le même revenu, en plus de la taxe professionnelle, de la taxe urbaine et des cotisations de couverture maladie d’une valeur de 991 DH par mois, à savoir la valeur de cotisation la plus élevée dans notre pays», revendique le syndicat. Il appelle le gouvernement à revoir le régime fiscal applicable aux médecins libéraux et la tarification de référence.

Pour rappel, le projet de loi de Finances présenté par le gouvernement a instauré de nouvelles mesures fiscales et indique que la révision des taux actuels de l’IS vise à atteindre dans quatre ans ces taux cibles : 20% comme taux normal de droit commun applicable à toutes les sociétés dont le bénéfice net est inférieur à 100 MDH, aussi bien au titre de leur chiffre d’affaires local ou à l’export, y compris pour les sociétés installées à Casablanca Finance City (CFC) et dans les zones d’accélération industrielle. 35% pour toutes les sociétés ayant un bénéfice net égal ou supérieur à 100 MDH. Et enfin, 40% pour les établissements de crédit, compagnies d’assurance et de réassurance, BAM et la CDG.

Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO

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