Oasis et arganeraie : l’ANDZOA se penche sur la stratégie 2022-2030
L’ANDZOA s’apprête à déployer sa nouvelle stratégie en entamant sa deuxième décennie de son existence par l’élaboration d’une nouvelle vision stratégique qui porte sur la période 2022-2030.
Face à la nécessité de poursuivre le développement intégré au sein des zones oasiennes et de l’arganier, l’Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier (ANDZOA) s’apprête à déployer sa nouvelle stratégie en entamant sa deuxième décennie d’existence par l’élaboration d’une nouvelle vision stratégique à l’horizon 2030.
Cette dernière intervient après l’achèvement de la stratégie décennale 2012-2020, réalisée, près de trois ans après la création de l’ANDZOA, en février 2010, sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts. Pour rappel, dès la promulgation de la loi 10-06 portant création de l’agence, une étude stratégique pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier a été lancée. Les résultats de cette étude ont été présentés devant SM Mohammed VI, le 4 octobre 2013 à Errachidia.
Aujourd’hui, la nouvelle stratégie porte sur la période 2022-2030. L’ANDZOA a déjà lancé le marché de la réalisation de ladite étude portant sur la stratégie de développement des zones oasiennes et de l’arganier. L’adjudicataire devrait être connu au cours du mois d’octobre 2021. La nouvelle stratégie porte, à l’instar de la précédente, sur la zone d’action de l’ANDZOA. Il s’agit de près de 40% du territoire national qui représente cinq régions et 16 préfectures et provinces, notamment Figuig, Midelt, Errachidia, Tinghir, Ouarzazate, Zagora, Tata, Assa Zag, Guelmim, Sidi Ifni, Tiznit, Chtouka-Ait Baha, Taroudante, Inzgane-Ait Melloul, Agadir-Ida Outanane et Essaouira. Au total, ce territoire d’intervention englobe 416 communes qui présentent des retards significatifs de développement.
La nouvelle stratégie déclinée en cinq phases
Quant au délai d’exécution, la durée de l’étude a été fixée à 9 mois. Elle se déclinera autour de cinq phases. Il s’agit du volet dédié au cadrage de l’étude et sa méthodologie dont le délai a été fixé à un mois. L’objectif de cette phase est de définir la structure et les règles de fonctionnement de la mission à travers l’élaboration, par le prestataire, de deux documents à soumettre à la validation de l’agence, à savoir le rapport de cadrage et une présentation de lancement de la mission en plus de l’organisation de l’atelier de démarrage de l’étude. S’agissant de la seconde phase, elle porte sur le diagnostic stratégique et territorial pour une durée de deux mois.
Le but de ce volet est de réaliser un état des lieux du territoire permettant d’identifier les secteurs/filières porteurs et d’évaluer les domaines d’action. A cet effet, le prestataire est appelé à la réalisation d’une évaluation de la stratégie 2012-2020 et un diagnostic territorial stratégique. En ce qui concerne la troisième phase (2 mois), elle est consacrée à la formulation de la vision stratégique à l’horizon 2030.
Par ailleurs, les deux dernières phases sont respectivement consacrées à l’élaboration de la feuille de route et du plan d’action, ainsi que l’adaptation du système de suivi d’évaluation, l’élaboration d’un système de veille stratégique et une stratégie de communication pour une durée globale de quatre mois. Il va sans dire que cette nouvelle stratégie sera également basée sur les recommandations de l’évaluation de la 1ère stratégie. En effet, l’évaluation des impacts de la mise en œuvre de cette 1ère vision stratégique a été déjà effectuée. À cela s’ajoutent les rapports d’audit et celui de la Cour des comptes.
Le contexte pèse sur cette nouvelle stratégie
Par ailleurs, la future vision vient à un moment marqué par le lancement du modèle de développement auquel le Roi Mohammed VI a appelé, dans son discours au Parlement, en octobre 2017. Ce Nouveau modèle de développement (NMD) a été déjà présenté au Souverain, mardi 25 mai 2021.
La réalisation de cette nouvelle stratégie intervient, également, dans le cadre de la nouvelle vision de la stratégie de développement du secteur agricole, Génération Green 2020-2030, ainsi que des orientations royales qui l’ont précédée à travers le fait de «favoriser l’émergence d’une classe moyenne agricole, d’en consolider l’ossature pour qu’en définitive, elle puisse exercer sa double vocation de facteur d’équilibre et de levier de développement socio-économique».
Pour permettre à la population rurale d’accéder à la classe moyenne et/ou de s’y maintenir, d’être en mesure d’épargner et d’investir, il est nécessaire, selon l’ANDZOA, d’offrir aux jeunes ruraux un emploi productif, dans un milieu où les services de base et les loisirs sont accessibles. Ainsi, l’élaboration de cette stratégie ne peut se détacher du contexte actuel des politiques nationales et internationales de développement durable.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO