Éco-Business

Marchés monétaire et obligataire : Le manque de liquidité se fait sentir

Les analystes d’Attijari Intermédiation passent au crible les marchés monétaires et obligataires au cours du premier semestre de l’année en cours et relève un manque de liquidité qui exerce une pression haussière sur les taux.

Dans une récente note, les analystes d’Attijari Intermédiation passent au peigne fin la situation des marchés monétaires et obligataires au premier semestre de l’année en cours sans pour autant donner les futures orientations possibles pour le reste de l’année. Selon eux, le creusement du déficit de liquidité bancaire durant le premier semestre a suscité des tendances haussières sur les taux monétaires. À l’origine de cette pression haussière, les analystes citent le creusement du déficit de liquidité au deuxième trimestre de l’année en cours, portant le besoin à 40,2 MMDH au cours du même trimestre au lieu de 20,7 MMDH un trimestre plus tôt. Pourtant, le déficit de liquidité s’améliorait en 2016.

Cette détérioration découle principalement de la baisse importante des réserves de change. Celles-ci ont reculé de 15,5% pour s’établir à 206 MMDH au deuxième trimestre contre 244 MMDH à la même période en 2016. Cette contreperformance trouve son origine dans les mouvements significatifs de sorties de devises avec notamment, d’une part, des achats massifs de devises étrangères pour des opérations de couverture de change, compte tenu des anticipations de la flexibilisation progressive du dirham et, d’autre part, le financement des acquisitions à l’étranger (Barclays en Égypte) et le remboursement d’un emprunt à l’international d’un montant de 500 millions d’euros (Eurobond Maroc 2017). À cela s’ajoute le rehaussement des importations suite notamment à la hausse des prix des combustibles (Gaz et Fuel) conjuguée au rehaussement des importations des biens d’équipement qui ont significativement creusé le solde du compte courant. Parallèlement, il a été constaté le manque de dynamisme des flux entrants. Selon les analystes, «le rythme d’évolution des recettes MRE et recettes Voyages reste atone, en dépit de la hausse des IDE». Par ailleurs, les encaissements des dons du CCG affichent un retard significatif et les tirages à l’extérieur connaissent un net repli dans un contexte général d’absence de nouvelles sorties à l’international. Face à ces pressions haussières, Bank Al-Maghrib a continué dans ses efforts pour contenir la hausse des taux monétaires.

Ainsi, la Banque centrale a augmenté le niveau des injections de fonds qu’elle effectue. La moyenne des avances à 7 jours est passée de 2,6 MMDH, au premier semestre de 2016, à 20,7 MMDH au premier semestre de 2017, soit une multiplication par 8.

Dans ce sillage, le taux de satisfaction bancaire est passé d’un niveau de 39% à fin 2016 à plus de 70% à fin juin 2017. La Banque centrale a également eu recours aux opérations de prise de pension, de prêts garantis et des autres instruments monétaires. En dépit des injections de BAM, durant le sixième mois de l’année en cours, le loyer de l’argent a atteint des maxima variant dans une fourchette de 2,3 et 2,34%, soit plus de 9 points de base au dessus du taux directeur. En moyenne, les taux interbancaires se sont établis à 2,28% au premier semestre de l’année en cours. Parallèlement à cette situation, le Trésor a contribué à calmer cette pression haussière sur les liquidités à travers des placements d’excédents de ses liquidités plus réguliers.

Cette gestion active, ne reflète, toutefois, pas une situation très confortable du Trésor. Ce dernier a intensifié ses recours au marché primaire durant le premier semestre de l’année en cours en faisant apprécier ses levées brutes de 46,7%. Ces levées passent en effet de 34,9 MMDH au premier semestre de 2016 à 51,2 MMDH au premier semestre 2017. Dans le sillage du manque de liquidité, la demande pour les bons de Trésor s’est amoindrie. La conséquence de ces recours est que la tendance baissière sur le marché obligataire semble s’essouffler durant ce premier semestre. En effet, les analystes relèvent «une légère inflexion haussière des taux obligataires sur les deux compartiments primaire et secondaire». 


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