Éco-Business

Marché boursier : la capitalisation a chuté de près de 19% en 2022

Malgré les défis rencontrés en 2022, le marché financier marocain montre une résilience notable. La répartition sectorielle témoigne de la stabilité des banques, tandis que la performance des OPCVM reflète l’impact de la conjoncture économique sur les différents segments du marché. 

La capitalisation boursière a enregistré une baisse significative en 2022, passant de 690,72 milliards de dirhams (MMDH) à fin 2021 à 561,10 milliards à fin 2022, soit une diminution de 18,77%. Malgré ce repli, les banques maintiennent leur position dominante, représentant toujours 33% de la capitalisation totale. Les télécoms ont perdu 3% pour s’établir à 15% de la capitalisation boursière, alors que le poids du secteur Bâtiment et matériaux de construction est passé de 13% à 10%.

Net recul du volume des transactions
Le volume transactionnel global a connu une baisse significative de 22,83% en 2022, à environ 58 MMDH. Cette diminution est en partie due à la baisse des volumes sur les marchés central et blocs, à hauteur de 20,56% et 11,05%, respectivement, ainsi qu’à la diminution des opérations d’apports de titres et d’augmentation de capital. Malgré cela, l’indicateur de liquidité s’est maintenu à 8,80%, proche de la moyenne des cinq dernières années.

Les OPCVM impactés par la morosité du marché boursier
Impactés par la baisse de régime du marché bousier, les OPCVM Actions ont affiché une performance annuelle négative de -16,23%, suite à la forte baisse de l’indice MASI (-19,75%). Les OPCVM OMLT ont enregistré une baisse de -2,26%, tandis que les OPCVM OCT ont réalisé une performance positive de +1,11%. Les OPCVM Diversifiés ont subi une variation annuelle négative de -7,74%, principalement due à la contre-performance du marché des actions et à la hausse des taux obligataires. Les OPCVM Monétaires ont affiché la meilleure performance annuelle à +1,31%. En 2022, les OPCVM ont principalement orienté leurs investissements vers les valeurs non cotées, représentant 78,2% de l’actif total. Les autres éléments d’actifs et les valeurs cotées ont, respectivement, pesé 12,7% et 9,04%, avec des montants de 70,04 et 49,81 MMDH.

Les FPCT progressent
À la suite de l’autorisation de deux opérations de titrisation en 2022, le nombre de Fonds de placement collectif en titrisation (FPCT) en activité s’est établi à dix-huit à la fin de la même année, dont sept avec des compartiments distincts. Il est à noter qu’un FPCT a été liquidé conformément à son règlement de gestion au cours de l’année, suite à la réduction du Capital restant dû (CRD) des créances titrisées à moins de 10% de la valeur initiale enregistrée à la création du fonds. Les investisseurs ont reçu les paiements dus à la date de maturité finale, conformément aux dispositions du règlement de gestion du fonds. L’encours sous gestion des FPCT en activité a progressé de 20,97% pour atteindre 14,07 MMDH à la fin de l’année 2022, comparativement à fin 2021.

Les OPCC et les OPCI se renforcent
2022 a été marquée par l’émergence de trois nouveaux Organismes de placement collectif en capital (OPCC), comprenant deux SPCC (Sociétés de placement collectif en capital) et un FPCC (Fonds de placement collectif en capital), portant ainsi le nombre total d’OPCC en activité à onze, contre huit l’année précédente. À la clôture de l’exercice 2022, ces 11 OPCC gèrent un actif net global de 2,31 MMDH, enregistrant une augmentation significative de 65% par rapport à 2021.

Pour sa part, le nombre d’OPCI (Organismes de placement collectif en immobilier) s’est élevé à 43, comparativement à 15 en 2021. Parmi ceux-ci, 34 sont constitués sous la forme de SPI-RFA (Sociétés de placement immobilier à règles de fonctionnement allégées) et 9 sous la forme de SPI (Sociétés de placement immobilier). Les OPCI en activité à fin 2022 affichent un actif net total de 57,77 MMDH, en forte hausse par rapport aux 20,13 milliards enregistrés en 2021.

Profil des investisseurs
L’activité observée sur le compartiment central de la Bourse de Casablanca confirme la prédominance des OPCVM et des entités juridiques marocaines dans la structure du marché. En effet, ces acteurs cumulent près de 78% du volume des transactions, affichant une quasi-stagnation par rapport à l’année 2021 où leur part était de 74%. Les personnes physiques marocaines, quant à elles, représentent une part de 12%, enregistrant une baisse de 2 points par rapport à l’année précédente.

Du côté des investisseurs étrangers, leur contribution a diminué de 2 points pour atteindre 7%. Dans un contexte de performances négatives sur le marché des actions, l’investissement étranger global dans les actions cotées a subi une baisse notable de 25,3%, passant de 208,9 MMDH fin 2021 à 156 MMDH fin 2022. En proportion de la capitalisation boursière totale, la part de l’investissement étranger a atteint 27,8%. Les investissements stratégiques ont représenté la majeure partie de l’investissement étranger dans les actions cotées, avec une part significative de 91,8% dans le montant global. Par ailleurs, la part minoritaire des capitaux étrangers investis à la Bourse de Casablanca s’est établie à 2,3% de la capitalisation boursière totale et à 9% de la capitalisation flottante.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO



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