Éco-Business

Le secteur de l’assurance donne un avant-goût de sa feuille de route

La Fédération marocaine des sociétés d’assurance et de réassurance a tenu hier à Casablanca une conférence labellisée COP22 portant sur les défis et enjeux des changements climatiques pour le secteur d’assurance.

Contrecarrer le changement climatique ne peut se faire sans l’implication des opérateurs économiques, sinon les négociations politiques n’aboutiront à rien. C’est ainsi que Ali Agoumi, expert en changements climatiques a résumé la situation, lors d’une conférence sur les défis et enjeux des changements climatiques pour l’industrie de l’assurance, organisée le 2 novembre à Casablanca, par la Fédération marocaine des sociétés d’assurance et de réassurance (FMSAR). D’ailleurs, dans cette logique d’implication de l’économie, Mohamed Hassan Bensalah, président de la FMSAR a rappelé que l’industrie de l’assurance est «la plus concernée et la plus impactée par le réchauffement climatique et l’ensemble des risques catastrophiques». Partant, Bensalah estime que l’industrie se doit d’apporter des solutions en mesure d’atténuer l’impact de phénomènes de forte intensité, mais qui surviennent avec une très grande incertitude.

Les agriculteurs privilégiés
L’assurance accordée par la MAMDA au profit des agriculteurs et qui serait en passe d’être généralisée est désormais un cas d’école duquel s’inspire d’autres pays. Une mesure parmi d’autres qui sont entreprises pour ce secteur vital. Ainsi on peut apprendre que pour assurer les besoins du continent africain, dont la population va doubler d’ici 2050, la productivité des terres agricoles devrait progresser de 4% chaque année jusqu’en 2050. Prémunir ces terres agricoles des conséquences du changement climatique (sécheresses, inondations, …) est primordial. Dans ce sens, le ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch, rappelle l’adoption de plusieurs initiatives dont notamment le triple A ou l’Adaptation de l’Agriculture Africaine, lancée le mois dernier, qui trace les conditions réalistes et réalisables de la sécurité alimentaire. En effet, il y a lieu de rappeler que d’après la Banque mondiale, le Maroc a 90% de risque de subir un événement causant des pertes de 10 MMDH, soit 1% du PIB national annuel, dans les 30 années à venir. D’ailleurs, la Banque mondiale a, d’ores et déjà, alloué cette année une enveloppe de 200 millions de dollars à un fonds national de résilience pour aider le Maroc à se préparer aux catastrophes naturelles. De même, une étude de l’OCDE en mai 2016, identifie clairement les risques majeurs : inondations, sécheresses, tremblements de terre et tsunamis.

Rôle pionnier dans le financement
Au-delà du rôle de couverture des risques, Bernard Spitz, président de la Fédération française de l’assurance, souligne que le rôle du secteur de l’assurance est indéniable en matière de financement des objectifs du développement durable des Nations Unies (de l’ordre de 100 milliards de dollars d’ici 2020. Il rappelle que «le secteur représente un tiers de la totalité des investissements institutionnels mondiaux et dispose ainsi d’un levier structurant et décisif pour orienter l’économie vers une société bas carbone». Un avis que partage avec lui Nizar Baraka, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et président du comité scientifique de la COP22, qui attribue au secteur des assurances la tâche d’accompagner la transformation des capitaux africains en capitaux verts de par son rôle de financeur mais aussi dans la décarbonisation des actifs. 


Bernard Spitz,
Président de la Fédération française de l’assurance

La centrale solaire thermodynamique de Noor 1 à Ouarzazate, entrée en service début 2016, se classe au 7e rang mondial. Selon une récente étude de l’Université de Stanford, le Maroc a toutes les capacités pour atteindre 100% d’énergies renouvelables en 2050. Les banques marocaines seraient prêtes à consacrer 1 MMDH pour des projets d’efficacité énergétique, de gestion de l’eau et de valorisation des déchets».

Brice Lalonde,
Coordonnateur exécutif de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20)

La réalisation des objectifs du développement durable des Nations Unies nécessiteront 90.000 milliards de dollars, ceux du changement climatiques, 4.000 milliards en plus. Par ailleurs, chaque État doit avoir un programme contre le changement climatique à revoir chaque 5 ans».

Ali Agoumi,
Expert en changements climatiques

Il ne faut pas trop attendre de ces négociations politiques. Il est important que les opérateurs économiques reprennent le flambeau».


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