Éco-Business

Le Maroc bon élève de la région

Une étude de Konrad-Adenauer-Stiftung prévoit de bonnes perspectives pour le pays dans les 20 ans à venir à condition de respecter les équilibres budgétaires tout en établissant une économie de l’inclusion.

Dans un contexte marqué par une réflexion sur le modèle de développement du Maroc, toute les bonnes idées sont les bienvenues. Dans cette dynamique, l’OCP Policy Center a organisé, ce jeudi à Rabat, en partenariat avec l’organisation Konrad-Adenauer-Stiftung, une table ronde autour d’une thématique d’avenir : Smart development model : un nouvel horizon économique pour le Maroc ? Ce brainstorming autour des pistes de développement dans la région du Maroc notamment s’appuie sur les recommandations d’une récente étude publiée par Konrad-Adenauer-Stiftung sur le thème «Développement intelligent pour le Maghreb».

De manière globale, cette étude livre des pistes de développement inclusif dans une région maghrébine qui regorge de potentialités. Le Maroc se trouve dans une configuration géographique et humaine qui le prédispose à jouer le rôle de locomotive dans des secteurs de pointe, mais aussi de carrefour du commerce mondial. Intervenant à l’occasion, Hédi Larbi, co-auteur de l’étude et ancien ministre de l’Équipement tunisien, «le Maroc connaît un taux de développement particulièrement haut comparé à ses voisins de l’Afrique du Nord. Des efforts restent à fournir mais les investissements du royaume dans l’infrastructure et le capital humain, les plus importants de la région, signifient un horizon prometteur pour le pays». Cette étude arrive à point nommé pour jeter une nouvelle lumière sur les moyens à même de créer la prospérité pour les populations de la région. Elle est aussi prospective puisqu’elle porte sur l’horizon 2040, tout en tirant les leçons des trois dernières décennies. En matière d’exportation et d’ouverture de l’économie, l’étude est pourtant assez rude avec le Maroc comparé à la Tunisie par exemple.

Cette dernière est présenté comme un exemple d’ouverture économique et de développement des exportations ciblant les marchés à hauts revenus. Concernant l’emploi, le Maroc a fait mieux que la Tunisie depuis 1995, au même titre que l’Algérie avec des taux de chômage de moins 10%. Toutefois, cette tendance semble s’être effilochée durant la dernière décennie, affirme l’étude. Il n’en reste pas moins, selon les auteurs de ladite étude que les défis liés au chômage des jeunes donneront du fil à retordre aux gouvernements de la région dans les prochaines années. L’autre défi a trait aux inégalités homme-femme dans le monde du travail. Selon un benchmark avec des pays comme la Pologne, la Roumanie, le Panama ou le Pérou, les femmes dans le Maghreb représentent à peine 26,5% de la force de travail contre 60% pour les premiers. Selon le scénario le plus optimiste, selon l’étude, les pays du Maghreb profiteront de la stabilité politique combinée à une plus grande ouverture économique pour créer encore plus de croissance.

Toutefois, le coût de l’inaction serait alors cher. L’étude propose aussi des pistes de réformes susceptibles de créer un partage des richesses menant à la cohésion sociale. Il s’agit d’abord d’observer une discipline fiscale pour établir des finances publiques stables capables de résister aux chocs des marchés. Le maintien de l’endettement dans une fourchette raisonnable entre 60 et 70% du PIB et un déficit budgétaire en dessous de 3,5%. L’étude ajoute que même durant les années difficiles, le respect de ces règles est important pour s’inscrire dans une démarche budgétaire vertueuse et créatrice de richesses. Toutefois, ces règles doivent faire l’objet d’un débat dans les pays du Maghreb et déboucher sur des lois qui engagent les gouvernements successifs. Par ailleurs, il y a aussi la chance à saisir sans tarder du digital qui seul permettrait aux pays du Maghreb de faire un vrai bond en avant. Cela sous-tend un accès plus large aux NTIC et à Internet haut débit. Toutefois pour récolter les dividendes de l’avantage démographique de ces pays, seule l’éducation est à même de le permettre, selon l’étude.


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