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L’escale du cargo CMA CGM à Dakhla dérange en Espagne

Le lobby agricole espagnol voit d’un mauvais œil l’entrée en service d’une nouvelle ligne maritime à partir de Dakhla. Une desserte qui «portera préjudice» aux productions agricoles espagnols, estime-t-on.

Les producteurs et exportateurs agricoles espagnols annoncent la couleur de la nouvelle campagne agricole. Selon un communiqué de la puissante coordination des agriculteurs et éleveurs (COAG), le Maroc serait en train de renforcer sa logistique pour booster ses envois agricoles à partir des provinces du sud. L’organisation agricole a exprimé son refus face à cette éventuelle hausse de ce qu’elle a dénommé d’«exportations frauduleuses». Concrètement, c’est le cargo de l’armateur mondial du transport maritime et de logistique CMA CGM qui est dans le viseur de ce regroupement des producteurs et exportateurs espagnols de fruits et légumes. L’annonce de l’entrée en service de la ligne au départ de Dakhla, en passant par les principaux ports marocains (Agadir, Casablanca, Tanger) et en faisant escale à Algésiras a donné des sueurs froides aux opérateurs agricoles du voisin du nord. Or, la ligne en question, selon les médias spécialisés est une ligne internationale qui fera des escales dans plusieurs terminaux portuaires mondiaux et ne concerne pas que l’axe Maroc-Espagne. Mais COAG ne l’entend pas de cette oreille et estime que cette liaison maritime annonce la perte d’importants gains pour la filière agricole espagnole.

De fait, l’armateur est le premier à faire escale dans ce port marocain du sud. D’où les craintes des exportateurs et producteurs espagnols. Toutefois, les expéditions concernent, en grande partie les exportations des produits de la mer, comme l’a bien souligné l’amateur dans un communiqué. Mais pour les producteurs et exportateurs espagnols, l’entrée en service de cette ligne confirme leurs craintes quant à la volonté du Maroc «d’inonder» le marché européen de produits originaires du Sahara.

Selon COAG, cette inclusion des provinces du sud dans le protocole agricole, «sert les intérêts d’une poignée de grands groupes agricoles exportateurs multinationaux, qui non seulement ne veillent pas au respect des intérêts des agriculteurs européens», estime l’organisation. COAG veut donner l’impression, a priori, de défendre les droits des travailleurs agricoles et des petits agriculteurs face aux mastodontes agroalimentaires. Mais loin s’en faut. En réalité, l’organisation craint que cette ligne ne conduise à une hausse des exportations depuis cette région du Maroc. «Cela suppose un grand préjudice pour les exportateurs espagnols», admet COAG qui rappelle le risque de télescopage des deux productions, lesquelles sont destinées aux mêmes marchés. La campagne agricole s’annonce chaude !


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