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L’agriculture, une pépinière d’emplois

Durant cette décennie de mise en oeuvre du Plan Maroc Vert (2008- 2019), il a généré 48 millions de journées additionnelles de travail, soit plus de 250.000 à 300.000 équivalents emplois à temps plein.

Avec un taux de chômage qui avoisine les 10% au Maroc, l’agriculture constitue une réponse pour lutter contre le chômage des jeunes, notamment en milieu rural. Durant cette décennie de mise en oeuvre du Plan Maroc Vert (2008-2019), cette feuille de route a généré 48 millions de journées de travail additionnelles entre 2008 et 2018 soit plus de 250.000 à 300.000 équivalents emplois à temps plein. Avec une moyenne annuelle frôlant 4,8 millions d’emplois, le secteur agricole demeure selon le ministère de tutelle l’un des principaux pourvoyeurs d’emplois au Maroc. Il contribue actuellement à hauteur de 39% d’emplois au niveau national ainsi qu’à l’amélioration de la valeur ajoutée dans le milieu rural. Par conséquent, les journées de travail ont évolué pour leur part, passant de 110 à 140 journées par an, ce qui a permis l’amélioration du revenu agricole. Sur le plan social et grâce aux investissements injectés par l’État et les professionnels, le revenu agricole des agriculteurs s’est amélioré depuis le lancement du Plan Maroc Vert à hauteur de 66%, ce qui a affecté positivement le pouvoir d’achat des ruraux, leur permettant ainsi l’accès à de nouveaux services.

Les filières végétales emploient le plus
Aujourd’hui, les filières végétales contribuent à près de 69% de l’emploi additionnel créé par le secteur agricole entre 2008-2018 au Maroc. Le reste des emplois est généré par les filières animales, notamment le secteur de l’élevage avec près de 31% des emplois agricoles nationaux. Ainsi, les fi- lières de production végétales qui offre une diversité de métiers nécessitent plus de main-d’oeuvre que le secteur de l’élevage vu que leur processus de production passe par plusieurs étapes. Il s’agit plus particulièrement des cultures maraîchères et des plantations d’oliviers, d’agrumes, l’arboriculture fruitière et bien d’autres. Jusqu’à présent, 20 contrats-programmes ont été conclus entre l’État et les interprofessions agricoles représentant les principales filières de production. Dans le détail, il s’agit de 14 filières végétales et 5 filières animales qui ont signé ces contrats-programmes, lesquels fixent les objectifs à atteindre en matière de superficies de plantations, d’effectif du cheptel, d’économie d’eau, d’augmentation de la production, de mise à niveau de l’outil de valorisation et d’amélioration des conditions de commercialisation.

Une garantie des niveaux de couverture des besoins
Aussi, cette décennie de mise en oeuvre de cette feuille de route a également contribué à la stabilité relative aux prix des produits alimentaires. Alors que les prix des produits agricoles ont connu une augmentation sur le marché mondial, les prix au niveau national sont par contre restés relativement stables, à l’exception de quelques aliments grâce à l’amélioration de l’offre, à la politique commerciale adoptée et au soutien des prix aux consommateurs. Pour le ministère de l’Agriculture, il a été absolument indispensable de maintenir un niveau d’autosuffisance soutenu, ce qui a été relevé durant cette décennie par plusieurs produits alimentaires parmi les plus élevés de la région MENA. Il s’agit notamment d’une autosuffisance complète des fruits et légumes et des produits animaux tels que le lait et la viande (98 à 100%). En ce qui concerne les céréales, le taux d’autosuffisance varie entre 60 à 70% alors que le taux pour le sucre est fixé à 47%. Dans ce cadre, il est à signaler que le Maroc a atteint, deux ans avant la date prévue (fin 2015), le premier Objectif du millénaire de développement fixé par l’ONU, à savoir réduire l’extrême pauvreté et la faim.

Formation L’accès des jeunes au secteur
Le Plan Maroc Vert, lancé en 2008, a également favorisé l’accès des jeunes à l’agriculture et le développement de la formation, tant dans l’enseignement supérieur et technique que dans la formation professionnelle. Dans ce sens, le monde rural est actuellement doté de centaines de milliers d’étudiants de différents niveaux de formation avec un taux d’insertion des lauréats de l’enseignement supérieur agricole de 95% alors qu’il varie entre 75% et 80% pour la formation professionnelle agricole. Depuis le lancement du Plan Maroc Vert, le cumul des effectifs des inscrits au niveau des établissements de l’enseignement supérieur s’est élevé à 24.679 étudiants inscrits dans la formation diplômante. Avec une augmentation de près de 10%, l’effectif annuel est passé de 2.339 en 2009 à 2.560 en 2018. En ce qui concerne l’effectif des lauréats du système, le nombre est en moyenne de 420 annuellement avec un cumul de l’effectif des lauréats depuis 2009 de 4.196 ingénieurs et médecins vétérinaires. Au Maroc, le système d’enseignement supérieur agricole (ESA) est constitué de 3 établissements, notamment l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II et son Complexe horticole d’Agadir en plus de l’École nationale d’agriculture de Meknès et l’École nationale forestière d’Ingénieurs. Ces établissements relevant du ministère de l’Agriculture dispensent des programmes de formation dans les domaines de la production, de la transformation et de la commercialisation des productions agricoles et forestières.

Formation professionnelle
65.000 lauréats en dix ans
S’agissant de la formation professionnelle agricole, l’effectif des stagiaires de la formation alternée a enregistré une augmentation de l’ordre de 26% entre 2008 et 2018. La part des filles inscrites en formation a connu une importante augmentation de près de 45%. Dans ce sens, le cumul des lauréats de la formation professionnelle alternée (FPA) durant la période 2008-2018 a atteint 65.000 lauréats, dont 18.500 en formation alternée et 46.500 en formation par apprentissage. Ce dispositif de l’enseignement technique et de la formation professionnelle agricole est constitué de 53 établissements couvrant l’ensemble des régions du Maroc. Dans le détail, il s’agit d’une formation alternée dans trois niveaux et dans 36 filières de formation de techniciens spécialisés, techniciens agricoles, ouvriers qualifiés. Pour la formation par apprentissage des jeunes ruraux, elle concerne deux niveaux dans 20 métiers alors que la formation technique agricole concerne les bacheliers des sciences agronomiques et du baccalauréat professionnel.

Conseillers agricoles privés
700 agréments délivrés
Par ailleurs, l’organisation de la profession de conseiller agricole privé régit par la loi n°62-12 a créé aussi des opportunités d’auto- emploi pour les ingénieurs, les techniciens et les apprentis agricoles étant donné que l’état ne peut absorber la totalité des lauréats des écoles de formation agricole. À cet effet, depuis 2015, l’année de lancement de la mise en oeuvre de la loi 62-12, la Direction de l’enseignement, de la formation et de la recherche (DEFR) a reçu plus de 1.100 dossiers de demandes d’agréments dont plus de 70% sont des techniciens lauréats des établissements de formation professionnelle agricole. À l’heure actuelle, plus de 700 agréments ont été délivrés à travers le territoire national, lesquels couvrent toutes les filières c’est-à-dire, animales, végétales et transverses. Lesdits agréments constituent pour l’ONCA un outil efficace pour assouvir aussi bien les besoins de ses agriculteurs en matière d’accompagnement que les besoins de ses partenaires sous forme de contractualisation.


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