L’activité au Maroc foncièrement solide
Les résultats 2017 du groupe BMCE Bank of Africa sont restés pratiquement au même niveau que pour l’exercice précédent. Si les performances commerciales au Maroc se sont bien comportées, les filiales à l’étranger ont toutefois enregistré une baisse à terme en 2017. Le groupe dispose également d’un stock de provisions de 9,4 MMDH.
Statut quo pour le groupe BMCE Bank of Africa. À fin 2017, le résultat net part du groupe a été maintenu à 2 MMDH. Une situation due, selon le top management, à la faible croissance de l’encours des crédits distribués et le resserrement des marges d’intermédiation combinée à l’augmentation des charges d’exploitation du groupe et du coût du risque des filiales, notamment à l’international. Des charges qui ont été, au final, compensées par la performance exceptionnelle et non-récurrente des activités de marché enregistrée en 2016 au Maroc.
Le PNB de BMCE Bank S.A. – l’activité de la banque au Maroc – a d’ailleurs enregistré une hausse de 1,2% à 6,2 MMDH. Le groupe qui se prépare pour son nouveau plan de rationalisation garde un œil sur l’ensemble de ses réalisations. La banque a dû, en effet, lever le pied sur la collecte des dépôts clientèle qui ont tout de même affiché une hausse de 5,4% à 128 MMDH. «Le ralentissement dans cette rubrique a été voulu pour rester en ligne avec le plan 2018», affirme Driss Benjelloun, directeur général délégué en charge des finances et risques du groupe BMCE Bank of Africa. Avant de rajouter, «si on avait continué sur ce même trend, on aurait dépassé les objectifs 2020». M’fadel El Halaissi, dg délégué de BMCE Bank of Africa, précise à son tour que «les ressources ont été collectées moins chères que l’an dernier». Pour lui, «le plus dur c’est la collecte des ressources et non pas la distribution de crédits». Notons que cette année, les dépôts ont progressé plus vite que les crédits. D’ailleurs, ces derniers ont reculé de 2,3% pour se limiter à 115,8 MMDH à fin 2017. Par ailleurs, «dans un contexte de stabilisation des encours en souffrance», précise le top management, le coût du risque a été réduit de 25,5% à 612 MDH. Ce qui a permis au taux de sinistralité de la banque de se maintenir en dessous de la moyenne du secteur (6,60% contre 7,80%). Pour Driss Benjelloun, l’activité au Maroc reste foncièrement solide, contrairement à certaines filiales à l’étranger (Afrique Centrale surtout) qui subissent les effets d’une conjoncture étroitement liée à l’évolution des cours des matières premières. L’international, qui génère 39% des bénéfices du groupe, affiche un retrait de 6% à 791 MDH. L’Afrique qui représente 32% perd 1% à 653 MDH. Il faut dire que le poids des provisions a pesé sur les agrégats du groupe BMCE Bank. Les stocks de provisions se sont, en effet, élevé de 3% à 9,4 MMDH à fin 2017, «traduisant une politique globale de renforcement de la couverture des risques à l’échelle du groupe». Cet effort significatif de provisionnement a été déployé par le groupe bancaire afin de se couvrir contre les risques de crédit potentiels et ceci à travers une dotation aux provisions nette des reprises, soit un coût du risque net de 1,8 MMDH constitué durant l’exercice 2017. Concernant le plan de rationalisation et sans aller dans les détails, Brahim Benjelloun, ADGE du groupe, a affirmé que le plan stratégique est entre les mains du Conseil d’administration et serait actuellement en cours de validation.