Khalid Cherradi : “Les banques marocaines doivent envisager de rentabiliser le recyclage des espèces”
Khalid Cherradi
Directeur général Diebold Nixdorf Maroc
Présent au Salon Africa Pay & ID qui se tient actuellement à Marrakech, Diebold Nixdorf, le fournisseur de solutions bancaires a présenté, entre autres, ses récentes technologies de recyclage d’argent et ses solutions pour optimiser le TCO des banques. Khalid Cherradi, DG de l’entreprise détaille pour Les Inspirations ÉCO la stratégie déployée à cet effet.
La présence de Diebold Nixdorf au salon Africa Pay & ID répond à quel objectif ?
À travers notre présence au salon, nous souhaitons -après la période de la Covid- promouvoir encore plus les solutions technologiques que nous mettons à la disposition des banques en vue de les accompagner dans leur transformation et la rationalisation de leurs coûts. Comme chacun sait, l’Afrique est un continent dynamique et un marché aux perspectives prometteuses en termes de croissance et de développement. Les banques sont la clé de cette dynamique continentale. Elles contribuent à enrichir le tissu économique à l’échelle nationale et locale.
Dans ce contexte, Diebold Nixdorf se présente comme un partenaire technologique de confiance pour l’installation de solutions bancaires et de paiement. Nous participons ainsi, avec des solutions innovantes, à la transformation des banques en leur permettant d’être plus agiles et opérationnelles tout en développant leur rentabilité. Le groupe dispose d’une large implantation en Afrique, ce qui lui confère une forte expertise et une compréhension des attentes.
Parlez-nous des récentes tendances de services digitaux ?
Les banques africaines sont désormais très sensibles aux nouveaux usages des consommateurs, notamment dans les paiements où les transactions ont pris de nouvelles formes avec la pandémie. Le digital ne peut donc être que décisif dans l’évolution de la relation client. C’est un marché qui évolue rapidement et permet aux établissements financiers de rester à la pointe de l’innovation tout en répondant aux nouveaux besoins de leurs clients.
En adoptant une stratégie digitale, les banques ont la perspective d’apporter une nouvelle dimension aux opérations réalisées par ces derniers. Cette notion de digital s’appuie déjà, depuis quelques années, sur le mobile banking qui continue à se développer avec la généralisation de la 4G et l’explosion des smartphones, permettant de réaliser des transactions simplement et rapidement, mais aussi d’accéder à des services via les applications bancaires.
Quant au canal automate, il permet d’offrir aux consommateurs une large palette de services digitaux avancés : ouverture de compte, virements, paiement de factures, commande de chéquiers, vidéoconférence avec un conseiller… Les possibilités sont étendues sur ce dernier canal qui peut même proposer des services extra-financiers.
Au delà d’un point de contact digital avec les clients, l’automate facilite l’accès aux services bancaires et peut transformer le métier bancaire ainsi que l’organisation d’une agence. D’autant plus qu’avec l’omni-canalité, la banque peut offrir à ses clients une expérience totalement nouvelle, en mixant, pour une même transaction, plusieurs canaux.
Quels sont les enjeux auxquels les banques marocaines sont confrontées ?
L’inclusion financière reste un enjeu majeur de développement social et économique pour les banques marocaines qui doivent poursuivre leur mission de proposer des services accessibles à tous.
Jusqu’à présent, elles ont fourni beaucoup d’efforts et savent maintenant que la transformation de leur modèle -via le digital et l’automatisation- peut leur permettre d’accélérer la mise en œuvre de leur stratégie. Cette transformation ne peut se faire sans l’appui de partenaires technologiques, ayant une fine connaissance du pays et de son marché, et capables de fournir des solutions de pointe à valeur ajoutée.
Comme beaucoup d’institutions financières à travers le monde, les banques marocaines doivent se réinventer pour proposer de nouvelles expériences client adaptées. En parallèle, il ne faut pas négliger la gestion du réseau d’agences physiques qui reste dense, avec un maillage important dans les zones urbaines, péri-urbaines et rurales du Royaume.
Avec les nouveaux usages des consommateurs, accélérés par la pandémie et l’utilisation massive des téléphones mobiles, les banques doivent être capables de réorganiser leurs réseaux physiques et proposer un modèle hybride (physique/digital) pour poursuivre leur action en faveur d’une bancarisation positive.
Qu’en est-il de l’intérêt de vos récentes technologies de recyclage d’argent et de leurs solutions pour optimiser le TCO (Coût total de possession) ?
Les banques ont un objectif constant, celui d’améliorer leur efficacité opérationnelle, tout en réduisant les coûts d’exploitation et en assurant leur croissance. La chaîne d’approvisionnement en espèces représente un fort potentiel pour elles.
Via le canal automate, l’intégration de systèmes de recyclage des espèces permet d’atteindre l’efficacité opérationnelle et d’améliorer l’expérience client. Alors que les espèces restent un mode de paiement important, Diebold Nixdorf propose aux banques de s’appuyer sur leurs réseaux d’automates pour créer un environnement de recyclage en boucle fermée. Le plus grand levier de réduction des coûts de gestion du cash est l’automatisation des dépôts d’espèces.
En adoptant une nouvelle approche de l’ensemble du processus, les banques peuvent créer un scénario de recyclage de l’argent : les consommateurs/commerçants réapprovisionnent gratuitement les automates bancaires dès lors qu’ils effectuent des dépôts sur l’automate.
Le recyclage des espèces donne aux banques les moyens d’atteindre de nouvelles efficacités opérationnelles en réduisant les réapprovisionnements en espèces tout en optimisant les flux d’espèces et le passage des transporteurs de fonds (CIT).
Qu’apportent ces solutions au marché, quels gains chiffrés ?
Alors que les banques marocaines subissent une forte pression sur les coûts, elles sont amenées à transformer leur modèle économique et à prendre en compte l’automatisation des parcours pour soutenir leur transformation. Malgré une utilisation croissante des paiements digitaux, les espèces restent un mode de paiement important dans les transactions, et les dépôts en espèces continuent de croitre.
Dans un tel contexte, les banques doivent étudier la rentabilisation de leur recyclage. Avec de telles solutions disponibles sur les ATMs, elles peuvent réduire le coût total de possession (TCO) d’environ 20% grâce à moins d’arrêts Cash in transit (CIT), à la réduction du temps d’intervention sur site et à moins d’argent liquide transitant par les agences. Sans compter une meilleure disponibilité de l’automate, et une meilleure satisfaction côté client.
Quels sont les contours de votre stratégie ?
Nous collaborons avec les banques marocaines pour les accompagner dans le développement d’une plus large palette de services innovants redynamisant l’expérience client, et ce quelles que soient l’infrastructure IT existante et la taille de leurs réseaux. D’autre part, nous nous engageons également à leurs côtés -à travers nos solutions- pour soutenir leurs objectifs climatiques et accompagner leur transition énergétique.
DN Series, un concentré de technologie
DN Series, la nouvelle gamme d’automates bancaires de Diebold Nixdorf, est un condensé de technologies avancées, de design futuriste et de niveau supérieur de sécurité et de disponibilité. Sa conception répond aux attentes des banques et de leurs clients. Automate le plus rapide et qui consomme le moins d’énergie, il peut intégrer un maximum de services, avec la plus petite empreinte au sol.
À travers DN Series, Diebold Nixdorf accompagne la transformation des banques avec une gamme répondant aux grandes priorités des institutions financières d’aujourd’hui : digitaliser plus de services bancaires, améliorer l’expérience client, réduire les coûts, gagner en efficacité, gérer les risques et protéger les actifs.
Agiles et flexibles, ces nouveaux automates peuvent se connecter avec des appareils mobiles pour effectuer des opérations sans contact (IoT, biométrie, QR Code) et créer des expériences client personnalisées. Les banques peuvent choisir le type de services qu’elles veulent offrir à leurs clients, un point intéressant quand on sait qu’elles cherchent à diversifier leurs activités (crédits, assurance,…).
Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO