Éco-Business

Jouahri a besoin de recul pour s’exprimer

Le wali de Bank Al-Maghrib a indiqué n’avoir pas tous les éléments pour émettre une analyse sur l’impact du boycott sur l’économie. Banques participatives, régime de change, mobile payment, la Banque centrale fait le point.

En plus des chiffres sur le taux directeur de Bank Al-Maghrib, les fondamentaux de l’économie et les prévisions de croissance qui d’ailleurs étaient rassurants, Abdellatif Jouahri ne s’est pas réfugié dans le mutisme, mardi à Rabat, concernant les sujets qui fâchent. À leur tête, le mouvement de boycott de certains produits de grande consommation et son impact sur l’économie. Le wali de l’institution d’émission, a tenu à mettre les choses dans leur contexte, affirmant, jurant même que la banque n’a pas tous les éléments, ni le recul nécessaire pour s’exprimer sur les éventuelles incidences du boycott sur les indicateurs économiques. N’étant pas producteur de statistiques, ce n’est pas sa vocation, BAM dispose, par contre, de la capacité d’analyse, aux normes européennes, pour s’exprimer sur les toutes sortes de facteurs économiques. Pourtant, dans la page 52 de son rapport sur la politique monétaire, soumis mardi au Conseil de BAM, il est clairement indiqué que «la campagne de boycott visant certains secteurs constitue une source non négligeable de pressions à la baisse sur l’activité économique». Il faut peut-être attendre le prochain conseil de septembre pour espérer avoir plus de clarté à ce sujet. Le temps aussi pour les analystes de la banque de disposer de données fiables et fragmentées, car il y va de la crédibilité de l’institution.

Crédits participatifs: 1,1 MMDH de volume atteint
Bientôt un an depuis le lancement des banques participatives en juillet 2017. Mais les produits participatifs peinent à percer, hormis la Mourabaha qui cartonne notamment dans l’immobilier et l’automobile, malgré quelques couacs d’ordre technique. Pour un premier bilan, Jouahri est pourtant optimiste affirmant que la banque et ses partenaires sont à pied d’œuvre pour finaliser le reste des produits. «Les Oulémas travaillent même les week-ends pour activer les choses. En tout cas, les premiers rapports de conformité Chariaa ont été reçus», a-t-il ajouté. Les banques qui n’ont pas encore publié leurs rapports sont relancées par BAM. Il a, en outre, annoncé que 71 agences ont été créées avec un volume de crédits octroyés de 1,1 MMDH. Il a ajouté que les premières émissions des sukuk auront lieu en juillet prochain. C’est une alternative à l’obligation classique, ce qui permettra de compléter les services offerts par les différentes structures participatives qui sont déjà opérationnelles. Rappelons qu’en janvier 2017, cinq agréments de banques ainsi que trois fenêtres participatives ont été accordés par le Comité des établissements de crédit les autorisant à entamer leurs offres bancaires participatives.

Régime de change : Le marché interbancaire prend le relais
Depuis le 20 mars, les banques n’ont pas fait d’achat de devises auprès de BAM. Six mois après la réforme du régime de change, le marché interbancaire se suffit à lui-même, preuve de la réussite de l’opération. «C’est un bilan positif. Le travail de préparation effectué à ce niveau avec les banques s’est avéré très utile», a expliqué Jouahri. En effet, pour accompagner sa réforme, BAM avait tenu des réunions pratiquement tous les mois avec les banques. Ainsi, les volumes de couverture font l’objet d’un suivi permanent, mais sans pour autant toucher à l’autonomie des banques à ce niveau. Par ailleurs, le FMI, comme indiqué par le wali de BAM, suit également de près l’évolution de la réforme.

Mobile payment: L’interopérabilité attendue en second semestre
Très attendu, l’interopérabilité du mobile payment entrera en vigueur dès le second semestre de 2018, selon Jouahri. Le switch serait au point pour un lancement imminent. Parmi les avantages du mobile, c’est de sécuriser les paiements et de diminuer drastiquement la circulation du cash. Le Maroc qui en 2010 était prêt pour le lancement de cette solution de pointe a fait marche arrière. Il a été depuis dédoublé par plusieurs pays africains dont certains ont fait du mobile payment un vecteur de développement. Toutefois, le Maroc qui n’est pas moins avancé en technologie numérique a préféré sécuriser ce passage à la dématérialisation pour un démarrage sans couacs.


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