Investissements startups : le Maroc grimpe dans le classement
Pour le bilan 2023 en termes d’investissements dans l’écosystème startup, on constate que le Royaume figure parmi les principaux investisseurs de la région Mena. Si nombre de pays ont vu leurs investissements reculer, trois pays, dont le Maroc, ont pu tirer leur épingle du jeu et enregistrer une hausse de levées de fonds.
Dans la région Mena, le Maroc ne rivalise pas avec les autres en termes d’investissements dans l’écosystème startup. Il a toujours figuré dans la liste des pays dont la levée des fonds est faible. Cependant, le bilan de l’année 2023 révèle que le Maroc a intégré le Top trois des pays qui ont enregistré une hausse des investissements, à savoir l’Arabie Saoudite, le Maroc et Oman, alors que dans d’autres pays, la tendance était plutôt à la baisse. Le bilan établi par Wamda indique que les investissements dans le Royaume se sont élevés à 18 millions de dollars avec 30 deals.
En effet, on constate que 4 milliards de dollars ont été levés par les startups au Moyen-Orient et en Afrique du Nord en 2023, soit une croissance modeste de +1,7% d’une année à l’autre. Mais cela cache un tableau plus sombre pour la région. La moitié de cette somme provient du financement par emprunt, qui a triplé l’an dernier pour atteindre 1,77 MM$. Si l’on exclut cette dette, le total des fonds levés par les startups s’élève à 2,25 MM$, soit une baisse de près de 35% par rapport à 2022. Le nombre de transactions a également chuté de 27%.
Dans ce tableau, le pays le plus touché est l’Égypte, où le nombre de transactions a diminué de moitié par rapport à l’année précédente. À contrario, les marchés les plus actifs restent l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l’Égypte, qui représentent à eux seuls 98% de l’ensemble des investissements et 75,6% des transactions. Par ailleurs, alors que le nombre d’opérations de financement de la dette a baissé l’année dernière, le montant de la dette, quant à lui, a augmenté de 256% d’une année à l’autre. Sauf que, si l’on compare avec 2021, l’augmentation est encore plus marquée, à plus de 570%.
S’agissant de la ventilation des opérations par étape de financement, les startups en phase de démarrage ont représenté la majorité des transactions en 2023, les investissements en phase d’amorçage constituant la majeure partie des opérations. Le nombre d’opérations de série C et plus a également augmenté, signe d’un écosystème en cours de maturation. Les séries A et B ont connu une baisse, probablement en raison des downrounds et de la chute des valorisations, conclut le rapport.
La fintech en tête de peloton
Par secteur d’activité, les investissements dans la fintech ont attiré la plupart des financements dans la région, ces dernières années. Ils ont représenté ainsi, l’année dernière, 58% du montant total levé, dette comprise, et 39% du montant total levé, soit 112 deals dans toute la région.
On trouve ensuite les super applications, qui malgré leur nombre de deals limité à 5, présentent un montant investi qui est le deuxième dans le classement (543 M$). Le secteur de la Foodtech a également réalisé une bonne performance avec 46 deals pour un montant de 222 M$. Néanmoins, la parité est loin d’être respectée.
Pire encore, sur les 583 startups qui ont levé des fonds en 2023, seules 52 ont été fondées par des femmes, qui ont collectivement levé moins de 19 M$, soit 0,47% du total, ce qui représente une chute vertigineuse de 63% par rapport à 2022. La taille moyenne des tickets pour les startups fondées par des femmes était de 360.000 dollars en 2023, contre 820.000 dollars en 2022. Les startups cofondées par des hommes et des femmes s’en sortent un peu mieux, représentant 2,86% des 4 MM$ levés en 2023.
Pour les investisseurs les plus actifs, il s’agit des investisseurs du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, lesquels ont participé à hauteur de 70% dans les opérations réalisées, contre 65% un an auparavant. Enfin, les investisseurs étrangers ont participé à hauteur de 30%, contre 35% en 2022.
Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO