Éco-Business

Intelaka : un gisement de financements encore important

L’avènement de la pandémie a, en quelque sorte, sonné le glas du programme Intelaka ou plutôt conduit à un arrêt momentané des financements de ce dispositif d’accompagnement de autoentrepreneuriat notamment. Il n’empêche leur encours culmine à 27 MMDH à fin 2020.

Après un début prometteur, le programme intégré d’appui et de financement des entreprises communément connu par le programme Intelaka s’est essoufflé avant d’être suspendu avec l’avènement de la crise de la Covid-19. Les restrictions sur les déplacements et les activités économiques qui ont commencé en mars 2020 ont induit un important essoufflement de la cadence des prêts Intelaka. «Après une hausse remarquable des prêts Intelaka entre février et mars, le rythme de ces derniers a fortement ralenti avant de reprendre progressivement à partir du mois de septembre», relève la Banque centrale dans son rapport annuel. Ceci étant, les données de la Caisse centrale de garantie font ressortir un encours atteignant les 2,7 MMDH au profit de 15.085 bénéficiaires. Il s’agit principalement d’hommes à 84% vivant dans l’environnement urbain (82%). Pour ce qui est des financements, il s’agit dans la majorité des cas de montants qui sont pour leur majorité inférieur ou égal à 100.000 dirhams (59%) alors que 27% sont compris entre 100.000 et 300.000 dirhams. Pour le reste, ce sont des prêts supérieurs à 300.000 dirhams.

Dans le détail, les crédits octroyés ont bénéficié aux entrepreneurs individuels à hauteur de 45% et aux TPE pour 55%. Par objet, les crédits d’investissement représentent 90% des financements accordés et les crédits de fonctionnement 10%. Ce sont les entreprises du secteur du commerce qui ont le plus profité du programme Intelaka puisque 25% des prêts leur ont été destinés. Elles sont suivies de celles exerçant dans l’agriculture (14%), dans l’industrie et les services (13%), dans le tourisme (10%) et dans les BTP (8%). Sur le plan régional, le programme a couvert toutes les régions du pays avec une forte concentration sur Casablanca-Settat, avec 27% des crédits accordés. Rabat-Salé-Kénitra draine 17% des prêts octroyés, Tanger-Tétouan-Al Hoceima 12% et Fès-Meknès 10%.

Aujourd’hui, Bank Al-Maghrib (BAM) se dit convaincu que la reprise graduelle de l’activité économique et la volonté de renforcement de l’accompagnement et l’encadrement des bénéficiaires au niveau local va libérer le potentiel de ce programme. Lancé en grande pompe en février suite aux instructions royales, ce dispositif projetait de favoriser le financement des auto-entrepreneurs, des jeunes porteurs de projets, des jeunes entreprises innovantes et des TPE exportatrices. Il repose sur un fonds d’appui au financement de l’entrepreneuriat doté d’une enveloppe initiale de 6 MMDH sur   3 ans, alimenté à parts égales par l’État et le secteur bancaire. Sans oublier, les 2 MMDH supplémentaires pour entrepreneuriat rural. Cela s’est traduit par deux produits de garantie et un produit de financement mis en place pour faire face aux impacts de la crise à des conditions préférentielles à savoir, Damane Intelak, Damane Intelak Al Moustatmir Al Qaraoui, et Start-TPE. BAM a accompagné le programme de dispositif de refinancement spécifique illimité à un taux bonifié de 1,25% des crédits bancaires, de fonctionnement ou d’investissement. La Banque centrale a également assoupli les exigences en fonds propres réglementaires appliquées aux banques pour les crédits qu’elles accordent aux TPE dans le cadre de ce programme. S’en est suivi un dispositif de contrôle des financements accordés.

Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO


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