Éco-Business

Financement de startups : monter d’un cran s’impose

Si la phase d’amorçage permet d’introduire un produit, le développement d’une startup ne s’arrête pas à ce niveau. Bien au contraire, c’est là que tout commence. Après l’amorçage, une nouvelle aventure commence, laquelle requiert un financement plus conséquent de série A ou B, voire C. Un tour de table encore timide au Maroc.

Tout commence par une idée qui a besoin de germer. Et dans la vie d’une startup, il s’agit de la première phase. «L’idéation» qui se met en place avant le produit peut être née d’une réflexion ou d’une recherche d’innovation, d’où la création d’un business model. Pour y parvenir, l’entrepreneur a impérativement besoin d’être accompagné. C’est le rôle de l’incubateur qui offre un suivi jusqu’à la constitution d’un prototype. Dès lors, la phase du passage à l’acte se déclenche. Cette étape nécessite le financement qui peut être sous forme de love money, c’est-à-dire par le biais d’un proche ou d’un business angel, pas très courant au Maroc. Le recours aux fonds d’amorçage reste le moyen le plus courant pour un premier financement, appelé également «seed capital». Une fois le financement bouclé, démarre la phase de commercialisation avec l’objectif d’accélérer la croissance de la startup. Selon un professionnel de la place, l’amorçage peut durer jusqu’à 18 mois, car ce sont les deux premières années de l’existence d’une startup qui renseignent sur son sort. Une période durant laquelle elle doit décrocher un ticket pour garantir sa pérennité. L’accompagnement dans l’amorçage permet justement d’éviter la vallée de la mort à laquelle plusieurs pépites naissantes sont confrontées. Le taux d’échec est tel que les fonds d’amorçage se doivent de miser sur le volume.

Higher level
Toutefois, lorsqu’elle dépasse cette phase périlleuse, la startup peut prétendre à un ticket appelé communément série A afin d’optimiser les leviers de traction. En d’autres termes, elle commence à gagner en maturité, ce qui lui permet de procéder à une levée de fonds plus conséquente. Il existe également les séries B et C. Celles-ci constituent un tremplin pour transformer l’idée ingénieuse en une entreprise mature. Autant de rounds par lesquels passe la société pour pouvoir se positionner sur la place. Il faut noter aussi qu’avant chaque tour, une valorisation de l’entreprise est effectuée. Elle est déterminée en fonction de la notoriété et de la taille du marché, mais également du niveau de risque. Les fonds levés à cette occasion sont généralement compris entre 1 et 5 millions de dirhams (MDH).

Les investisseurs qui rejoignent le tour de table, en dehors des entreprises de capital-risque, peuvent être des acteurs stratégiques dans le secteur d’activité. Pour la startup, l’objectif reste la mise à l’échelle, soit internationale soit sectorielle. Au Maroc, le paysage se limite aux fonds d’amorçage. Rare sont les fonds d’investissement qui vont au-delà, tels que 212Founders du groupe CDG, qui dispose d’un programme structuré en deux temps (investissement seed et série A).

Développement rapide
Et pour maintenir le cap, les professionnels insistent sur le renforcement du mode de financement afin d’accompagner la dynamique. «Des actes d’amélioration sont à apporter au système, lequel se veut plus fluide et plus valorisant pour nos entreprises – même à posteriori – afin de garder un continuum de financement. Autrement, c’est vers l’international qu’elles s’orienteront, au risque de perdre leur identité marocaine», prévient un expert en entrepreneuriat digital. Et d’ajouter : «la réglementation devra suivre également, car en cas de problème, ces startup font appel à des autorités avec arbitrage international, ce qui reste onéreux».

Les autres séries permettent aux entreprises d’atteindre un niveau supérieur, au-delà du stade de développement. Les investisseurs qui interviennent dans ce tour de table les soutiennent pour étendre leur portée commerciale. Les fonds levés sont compris entre 2 et 10 MDH. À noter que les startups marocaines, qui arrivent à lever des fonds dépassant les 10 MDH, restent des cas isolés. Néanmoins, le programme Innov invest de Tamwilcom, anciennement Caisse centrale de garantie, qui a achevé sa première phase, pourrait éventuellement élargir son périmètre d’action dans la deuxième phase. Celle-ci, qui sera lancée incessamment, pourrait, notamment, consister en l’octroi de tickets de série A, voire au-delà.

Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO


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