Finance participative : La Marocaine Vie ajoute une nouvelle corde à son arc
Lancée officiellement ce 28 juin, Al Maghribia Takaful va porter l’activité assurance participative au sein de La Marocaine Vie. A l’image du reste du marché, ses premiers produits seront adossés aux financements participatifs. Au-delà de la protection des usagers, le Takaful constitue aussi un instrument pour développer l’inclusion financière. Il faudra accélérer la construction de l’écosystème au risque de retarder le déploiement d’un certain nombre de produits.
Promise à une ascension fulgurante par différents sondages il y a quelques années, la finance participative attend un vrai décollage. La disponibilité du Takaful pourrait dynamiser un peu plus le marché, surtout la partie financement. Al Maghribia Takaful, la filiale de La Marocaine Vie, a décliné son offre lors de son lancement officiel mardi 28 juin en présence des dirigeants de la compagnie d’assurance et de Société Générale Maroc. A l’image du reste du marché, les premiers produits seront adossés aux financements participatifs. Al Maghribia Takaful va proposer une couverture décès et invalidité.
L’objectif dans un premier temps sera d’équiper les bénéficiaires de Mourabaha qui sont démunis de cette protection. Plusieurs milliers de clients sont concernés. «La reprise du stock doit se faire rapidement mais sereinement», indique Abdelkrim Fazazi, directeur général d’Al Maghribia Takaful. La structure va capitaliser sur les synergies avec Dar Al Amane (fenêtre participative de Société Générale Maroc pour laquelle la banque travaille sur un projet de filialisation) et sur l’expérience du groupe pour avancer sur ce chantier.
Elle proposera aussi une assurance multirisque bâtiment déclinée en deux produits. L’un destiné aux clients ayant souscrits à la Mourabaha et l’autre aux propriétaires qui expriment le besoin d’assurer les risques liés à l’habitation. Avec sa fenêtre participative qui revendique la 3e place du marché et désormais une entité Takaful, le groupe Société Générale Maroc étoffe un peu plus sa palette d’offre.
«A minima, l’ambition est qu’Al Maghribia Takaful puisse occuper la même position que Dar Al Aamane dans le paysage Takaful», indique Mohammed Tahri, directeur général de Société Générale Maroc-membre du directoire.
Accélérer la construction de l’écosystème
Au-delà de la protection des usagers, le Takaful constitue aussi un instrument pour développer l’inclusion financière. «10 à 15% des Marocains ne souscrivent pas des contrats d’assurance pour des raisons religieuses», relève Taoufik Lachker Hidara, directeur général de La Marocaine Vie et président du Conseil d’administration d’Al Maghribia Takaful.
Pour aller capter ce potentiel, il faudra accélérer la construction de l’écosystème. «Nous considérons que les chantiers évoluent au bon rythme. Le Maroc a travaillé sur une règlementation qui correspond à sa propre vision. C’est un modèle qui nous permet de construire quelque chose de sûr et de durable», défendent les dirigeants.
Si les opérateurs parent au plus urgent en apportant une solution aux besoins de protection des personnes, le déploiement des produits d’investissement notamment est lié à l’existence d’un marché des capitaux dynamique. «Si nous n’avons pas un marché sukuk dynamique et liquide nous aurons des difficultés à développer des produits d’investissement», observe Taoufik Lachker Hidara.
Fonctionnement
Le modèle Takaful est basé sur les principes d’assistance générale et de contribution volontaire. La compagnie Takaful sera le gestionnaire d’un fonds auquel contribue chaque assuré (appelé participant). Le risque est mutualisé collectivement et volontairement par les participants.
La compagnie Takaful gère le fonds moyennant une rémunération, plafonnée à 30%, pour couvrir les charges techniques et les frais de gestion. Le contrat de gestion prévoit aussi que les opérateurs Takaful distribuent la totalité des bénéfices techniques aux assurés.
Franck Fagnon / Les Inspirations ÉCO
