Emprunt obligataire : Addoha sollicite le marché
Addoha compte s’adresser particulièrement aux détenteurs de billets de trésorerie existants afin de pouvoir lever près de 600 MDH. Une AGO est prévue le 9 novembre pour que les actionnaires du groupe statuent sur l’opération. Son remboursement sera garanti par des hypothèques portant sur certains biens immobiliers du groupe.
Addoha convoque ses actionnaires à l’assemblée générale ordinaire, prévue le 9 novembre prochain. Ils devraient y statuer sur l’émission d’un emprunt obligataire de 600 MDH, réservée aux détenteurs de billets de trésorerie existants, garantie par des hypothèques portant sur des biens immobiliers. «Une manière pour le groupe immobilier de renforcer ses fonds propres, diminuer son ratio d’endettement et ainsi consolider sa structure financière», suppose un analyste. Cela pourrait surtout servir au financement des projets d’Addoha annoncés dans son plan de développement «priorité au cash (PAC 2020)». Le plan stratégique visait, entre autres, une reconfiguration des projets de logements en se tournant vers le moyen standing ainsi que le développement des activités immobilières en Afrique subsaharienne. Le groupe espérait, d’ailleurs, en faire un contributeur à hauteur de 7% de son chiffre d’affaires. Des ambitions qui ont été accompagnées par des efforts de désendettement et d’une politique prudente de gestion de la production afin de maîtriser le BFR en orientant les ventes sur les stocks de produits finis. Cela est sans compter la crise sanitaire Covid-19 qui a bouleversé le programme du secteur immobilier. Son activité a en effet été sensiblement impactée par l’état d’urgence et le confinement ayant duré environ 3 mois. Le groupe a dû faire face à un arrêt des chantiers ayant provoqué un report du programme des livraisons, la fermeture des bureaux de ventes impactant le niveau des préventes ainsi que la suspension des études notariales, entraînant un arrêt de la signature des contrats de vente définitifs. Ce qui a fait reculer les préventes au Maroc de 28%.
Par ailleurs, les préventes dans les pays de l’Afrique de l’Ouest ont connu une hausse de 41%, confirmant la dynamique de croissance que ces pays présentent pour le business du Groupe Addoha. Elles ont ainsi contribué à hauteur de 28% aux préventes du groupe du premier semestre 2020 contre 17% au 1er semestre 2019. Une dynamique qui a pu quelque peu contenir la chute du chiffre d’affaires du groupe. Celui-ci est passé d’un peu plus de 2 MMDH, à fin juin 2019, à seulement 438 MDH, à fin juin 2020. Un rebond est cependant attendu. «La reprise de l’activité commerciale en mai 2020 a permis de retrouver un niveau de préventes mensuelles équivalant à celui réalisé avant la crise sanitaire dès le mois de juin», espère le groupe. Aussi, face à cette situation, Addoha a tenu à mettre en place les mesures nécessaires pour assurer la continuité de ses activités et faire face à ses engagements, tout en veillant à maîtriser le niveau d’endettement. Le groupe a fait preuve d’une réelle résilience grâce à ses fondamentaux solides et à tous les efforts qu’il a déployés pour maîtriser sa situation financière.
Premier semestre compliqué
Malgré la conjoncture, Addoha est, en effet, parvenu à maintenir sa marge brute à 18% au 30 juin 2020, contre 21% au premier semestre 2019. Aussi, l’endettement du groupe s’est réduit de 4% depuis fin décembre 2019 et se limite à 5 MMDH à fin juin 2020, en ligne avec les objectifs du PAC 2020. Sur la même période, le gearing est ressorti en baisse, passant de 33% à fin décembre 2019 à 31% au S1 2020. Les capitaux propres consolidés, quant à eux, se sont établis à 11,2 MMDH au S1 2020 contre 10,5 MMDH à fin 2019, impactés favorablement par l’augmentation de capital réalisée en 2020. L’opération effectuée en début d’année s’est réalisée sous la forme d’une augmentation de capital par apport en numéraire et par compensation avec des créances liquides et exigibles de 800 MDH. Elle devrait permettre au groupe d’injecter de la liquidité immédiate, de renforcer la structure des fonds propres et d’investir dans les relais de croissance et notamment en Afrique de l’Ouest. Au final, sur les 141,75 millions de droits de souscription -hors ceux détenus par la famille Sefrioui-, 11,33 millions de DPS ont été échangés dans le cadre de l’augmentation de capital, soit environ 8% du total des droits de souscription détenus par les minoritaires.
Aida Lo / Les Inspirations Éco